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Dans cette publication trimestrielle, les experts du bureau du chef de placements de Banque Nationale Investissements examinent et démystifient plusieurs croyances populaires en matière d'investissement. Ce guide du marché et des tendances économiques est une référence pour les investisseurs actifs.

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Impact économique

Afin de vous éclairer et de stimuler votre réflexion face au contexte actuel, Stéfane Marion et Denis Girouard se penchent sur l’actualité économique et vous partagent leurs perspectives via nos vidéos informatives mensuelles.

2 Mai 2025

15 avril 2025

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui nous sommes le 2 mai 2025, je suis comme à l'habitude en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion. Bonjour Stéfane.

Bonjour Denis.

On fait un retour sur les rendements.

Que de bouleversement depuis un mois. Je dirais Denis, que toutes les classes d'actifs sont redevenues positives, année à date donc en date du premier mai, sauf pour une.

On imagine.

Les États-Unis, donc encore un manque à gagner année à date, une certaine incertitude au niveau de ce qui se passe avec les politiques économiques de la Maison Blanche.

Oui, puis parlant de politiques économiques, ben les tarifs ça bouge. Là depuis notre dernière rencontre, ils ont commencé à diminuer, mais qu'en est-il?

Ben c'est ça, donc y a une remontée un peu partout parce que bon, la Maison Blanche est en train de revoir à la baisse ses tarifs. C'est vrai Denis, qu'on est passé de 32% à 26%.

En moyenne.

En moyenne, puis maintenant on est à 23%, donc il semble y avoir une certaine volonté de Washington d'exempter certains produits, mais à 23% Denis, il en demeure pas moins qui a un impact au niveau de l'économie, donc on verra ce que comment ça se transmet au niveau des bénéfices au cours des entreprises, au cours des prochains trimestres, évidemment avec bénéfices des entreprises, on parle de l'emploi et donc la robustesse l'économie en général.

Puis, depuis notre dernière rencontre, on parle encore beaucoup plus de stagflation, donc les prix, la productivité, il semble y avoir une vraiment une, pas une dichotomie, mais les 2 suivent là une ligne qui est inversée, mais pas bonne.

Non, puis en fait ce qu'on sait Denis, c'est que le PIB était négatif au premier trimestre, légèrement négatif, mais au niveau des entreprises manufacturières aux États-Unis, je peux confirmer que la production était négative. Par contre, le prix monte parce que les tarifs montent, donc l'impact sur le plan d'affaires des entreprises américaines est bien palpable. Plusieurs entreprises refusent maintenant de donner des prévisions par rapport à la croissance du bénéfice parce que ils ne savent plus sur quel pied danser par rapport à la tarification à laquelle ils devront faire face au cours des prochains trimestres. Mais oui, Denis, l'enjeu que l'on voit présentement, c'est que le prix payé par les entreprises est plus élevé alors que la production est en baisse. Donc, il semble y avoir une contraction sur les marges bénéficiaires. Et contrairement à la période pandémique, je ne reçois pas de chèque du gouvernement pour stimuler la consommation donc la capacité de passer les hausses de prix, elle est beaucoup moins probante, donc, ce qui pourrait dire des plans d'affaires moins agressifs au cours des prochains trimestres et peut-être un marché de l'emploi plus mou.

Parlons de l'emploi, aujourd'hui c'est le chef de l'emploi aux États-Unis, une surprise parce que la création d'emplois était un petit peu plus grande que attendue, et puis le taux de chômage relativement stable par rapport au mois précédent.

C'est vrai Denis, il ne faut pas être complaisant par rapport à ça parce qu'en général lorsqu'une compagnie fait face à des incertitudes au niveau de son plan d'affaires, elle va attendre une confirmation que les commandes ne sont pas au rendez-vous avant d'impacter l'emploi. Donc tu as absolument raison de souligner que le taux de chômage aux États-Unis est à peu près stable à 4.2% depuis la 2e moitié de 2024, donc c'est en forte hausse par rapport à 3.6%, Mais sur une base historique, ça semble pointer vers une certaine résilience, mais encore une fois pour pas être complaisant parce que je pense qu'en 2e moitié de l'année, la baisse de production pourrait se refléter sur le marché de l'emploi. Et c'est ça qui est à même de faire reculer le président de façon plus agressive au niveau des tarifs.

Ce matin le président était content, là.

Oui oui oui, mais faut pas être complaisant non plus parce que toujours ce délai-là. Mais la raison c'est tant et si longtemps qu'il y a cette résilience-là, il va dominer la ligne dure au niveau des tarifs risque de demeurer ce qui fragilise peut-être les bénéfices et donc faut pas non plus ambitionner trop avec la remontée de la bourse présentement à 26%, les tarifs demeurent, ou à 23%, ils demeurent prohibitifs.

Ouais, puis si on s'en vient au Canada, ben même chose un petit peu, production industrielle à la baisse, le PIB à la baisse, c'est pas beau, les chiffres sont pas bons.

Ben, on est frappé nous aussi, sauf que contrairement aux États-Unis, on semble avoir une croissance positive au premier trimestre. Cela étant dit Denis, avant on a une croissance de la population qui demeure quand même très élevée par rapport à la moyenne du OCDE.

Ouais le graphique dément un peu la situation, on voit une baisse mais ça reste une baisse à partir du niveau très haut.

Donc, on a une croissance comme tu dis population 2.8%, on est à la baisse de 3.6%. Remarque, par contre, le PIB à 1.6%. Ce qui est anormal pour l'économie Denis, c'est d'avoir la ligne bleue qui croit moins rapidement que la ligne rouge. Ça veut dire que sur une base par habitant, j'ai une décroissance de l'économie et ça, ça doit absolument être corrigé par nos politiciens. Fort heureusement, on a eu une élection.


Dans les 2 cas, que ce soient les conservateurs ou les libéraux, puis c'est les libéraux qui ont gagné, on parlait quand même d'améliorer l'économie. Ça, c'est un chantier important pour le Premier ministre Carney. Je dois corriger cette situation-là.

Cette situation-là va se corriger par des investissements qui doivent être faits par tout le secteur manufacturier dans le fond.

Mais comment en arriver à stimuler l'investissement des entreprises qui stagnent depuis une décennie, ce qui est sans précédent dans l'histoire canadienne. Tu l'as dit Denis, et je dois améliorer la visibilité pour nos entreprises. Donc, il faut absolument que Monsieur Carney soit en position de renégocier l'accord de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique, sinon qui va s'établir ici, ne sachant pas-

Surtout de la compétition au Sud va être encore plus grande parce que les corporations à travers la planète vont vouloir aller aux États-Unis pour avoir accès au marché américain compte tenu de la politique américaine.

C'est absolument vrai, donc je dois enlever cette incertitude-là, donc relier-

Donc il faut améliorer la fiscalité ici.

Corriger.

Au plus compétitif.

Oui, corriger les accords de libre-échange, donner une visibilité à ce niveau-là, mais en même temps s'acheter un peu de temps en même temps en corrigeant les incongruités de l'économie canadienne. La fiscalité qui est beaucoup trop onéreuse pour les entreprises canadiennes dans un contexte de la devise s'apprécie, on en a parlé la dernière fois. L'autre chose, Denis, les barrières interprovinciales, il faut les faire tomber, là.

On en parle beaucoup, mais y a pas grand chose qu'on entend là comme réalisation.

Ben c'est ça, c'est le chantier de Monsieur, Monsieur Carney n'aura pas le temps de reprendre son souffle là faut vraiment s'attaquer à cette incertitude.

Il faut qu'il rencontre Monsieur Trump mardi prochain, la première chose.

Ça commence par ça, puis aussi il faut parler de toute la réglementation au Canada. On en a peu parlé pendant l'élection canadienne, mais là l'élection est derrière nous pour Monsieur Carney, c'est de faire en sorte -

Faut passer à l'action.

Ah oui, ah oui, il faut passer à l'action, puis c'est le graphique le plus important, si on est canadien, c'est ça. Nos entreprises doivent investir au Canada, il faut stimuler cette ligne rouge. Remarquez qu'aux États-Unis l'investissement des entreprises a doublé, Denis, depuis une dizaine d'années, c'est pas le cas au Canada. C'est ce qui fait en sorte de nous remettre sur la voie d'une économie en bien meilleure santé. Puis, qui sait, de résorber l'écart de valorisation entre le marché boursier canadien et américain, ça passe par là, Denis.

Et bien, beaucoup de choses à venir. Merci Stéfane, merci à tous de nous écouter. On se revoit début juin, au revoir.

Bonjour et bienvenue aujourd'hui, 15 avril 2025, Impact économique. C'est notre 5e anniversaire. On a commencé en avril 2020, au tout début de la pandémie. Et aujourd'hui on est en pleine guerre tarifaire. Donc ces vidéos-là qui parlent à tous nos clients, donc 8000 par mois sont très importants. On a une responsabilité, une grande responsabilité comme institution financière de partager ce que l'on voit, de partager nos opinions également sur l'état de la situation, l'économie et également ce qu'on pense, ce qui ce qui peut arriver avec les politiques américaines en ce moment qui inquiètent beaucoup de monde. Et donc c'est très opportun de continuer nos impacts économiques. Denis Girouard accompagne Stéfane Marion depuis quelques années et on se fait un plaisir de vous rejoindre à travers ce média. Alors sans plus tarder, je passe la parole à Stéfane et Denis Girouard.

Stéfane, on en est où dans les tarifs ?

Ouais puis en passant, merci Laurent de nous rappeler qu'on est 5 ans plus vieux. Le décompte Denis, c'est beaucoup de tergiversations à Washington, on est passé de 2% à 10% à 32%, puis en date de ce matin. Donc c'est pour ça que Laurent a mentionné le 15 avril, nous sommes présentement à 26%, ce qui nous met dans une situation a un peu troublante étant donné qu'à 26%, la dernière fois qu'on a vu ça, c'est 1901, Denis. Donc je pense que c'est punitif pour l'économie américaine de subir une structure comme ça.

Effectivement. Puis en même temps bien les attentes inflationnistes doivent augmenter de concert avec ces tarifs-là.

Bien il n’y a pas juste les étrangers qui sont pas contents de tout ça. Les consommateurs américains commencent à être inquiets parce que les anticipations d'inflation dans la prochaine année c'est presque 7%, Denis. C'est énorme.

40 ans.

Puis les années 80 alors que l'inflation était avec des taux d'intérêt qui étaient presque près de 20%. Donc c'est un peu spectaculaire ce changement-là. Donc, lorsque des gens anticipent beaucoup d'inflation comme ça, on s'entend qu'ils sont pas très confiants, puis la confiance des consommateurs est en chute libre, Denis. Puis ça je pense que ça peut amener une ponction au niveau de l'économie américaine.

Donc ralentissement économique, mais qu'en est-il des marchés boursiers ?

Ah ben si les consommateurs sont pas contents, les marchés boursiers ils peuvent pas être contents parce que là c'est les 2/3 de l'économie américaine. Puis ce qu'on constate c'est que la bourse américaine depuis son sommet, elle a beaucoup corrigé. On est allé jusqu'à moins 19% Denis, on n'est pas allé au moins 20% qui déclencherait un marché baissier ou "bear market" en français moins 19%, on est revenu et c'est quand même ce qui est intéressant sur ce graphique-ci, c'est de montrer que le Canada demeure résilient par rapport à l'Europe et par rapport au S&P 500. Donc ça peut sembler contre-intuitif de dire que le Canada est visé dans la guerre tarifaire, mais il semble y avoir une certaine perception à l'effet que le Canada peut être un peu plus résilient au niveau des marchés, puis peut-être de son économie.

En même temps, on voit que l'entente de libre-échange nous a un peu mis à l'écart de tous ces tarifs-là mondiaux, là, ça nous a aidé un petit peu.

Oui.

Pas dans tous les secteurs, mais dans certains secteurs.

Ce qui aide, Denis, c'est que les gens semblent bouder le dollar américain. Donc le dollar américain maintenant est en baisse de près de 5% depuis le début de l'année. Donc il semble y avoir un sentiment au niveau des investisseurs, puis des grands fonds de pension, puis des banques centrales de dire bien woah, je comprends pas trop ce qui se passe donc je veux diminuer ma pondération en actif américain, ce qui entraîne un dénouement qui est un peu spécial. Normalement la bourse corrige, le dollar américain devrait s'apprécier. Or maintenant c'est pas le cas, donc ça explique un peu aussi ce qui se passe par rapport au Canada.

Donc plus d'inflation qu'on va importer, avec les tarifs?

Oui, puis l'enjeu qu'on a pour l'inflation, mais ça vient miner ton plan d'affaires comme corporation, parce que tu dois te financer à plus d'inflation, tu dois te financer à une structure de taux d'intérêt plus élevé.

Parlons-en du financement, les taux d'intérêt ont bougé beaucoup.

Puis pour la dette corporative, Denis, c'est que la dette gouvernementale, elle monte, mais au niveau des de la dette corporative qui est très, extrêmement importante parce que les entreprises américaines, plus qu'avoir des relations bancaires, se sont dirigées vers des émissions de dette corporative directement au marché. Or, les écarts de taux d'intérêt maintenant explosent parce que les gens sont plus certains du plan d'affaires des entreprises dans un contexte de guerre tarifaire. Donc, le coût de financement est beaucoup plus élevé. Denis pour te donner une idée-là le chiffre c'est une entreprise de pacotille, donc "high-yield" en français, ton taux de financement présentement c'est du 8%.

Wow bon. Tout va mal, on commence à parler de stagflation. On parle tu de récession aussi?

Avec ce qui se passe Denis, on est tous un peu mélangés donc on a ressuscité dans notre groupe qui est disponible sur notre site en passant ressuscité un suivi mensuel de probabilité de récession. Vous pouvez voir qu'il commence à y avoir du rouge puis du jaune sur la page. Donc, tout ça pour vous dire, je vous évite de devoir parler de chaque chiffre. Mais si je le mets au total, ça nous donne une probabilité de récession aux États-Unis autour de 40%. Donc c'est pas le scénario de base, mais clairement c'est un risque important pour l'économie américaine dans les prochaines semaines, dans les prochains mois.

Puis au même moment, contre toute attente, le dollar canadien fait de mieux en mieux.

Bien, Denis, si tu boude le dollar américain, tu dois aimer quelque chose en contrepartie. Donc les gens ont dit bien, le huard semble attrayant présentement, donc une appréciation de plus de 5 sous dans par rapport au dollar américain récemment. Donc ça aussi c'est un peu contre-intuitif lorsque normalement le marché corrige, dollar canadien devrait être sous pression. Or, si je boude les actifs américains, ben je suis en train de regarder d'autres choses. Et par rapport au Canada présentement, c'est le huard semble avoir la côte par rapport à plusieurs investisseurs étrangers.


Ici, on voit souvent comme tu l'as dit tantôt, là les taux tarifaires augmentent, augmentent, augmentent mais qu'en est-il pour le Canada parce qu'on a l'entente de libre-échange. C'est quoi les vrais tarifs effectifs ?

Bien, il y a beaucoup de, les gens sont un peu mélangés parce que tout bouge à tous les jours. Mais je vais le résumer comme ça-là Denis. Si on n'avait pas d'accord de libre-échange présentement, on ferait face à 24% de structure de taux effectif tarifaire sur le Canada.

Au moment où on se parle, on est à 5.7%. Pourquoi Denis ? Parce que l'énergie canadienne exportée aux États-Unis, qui est une grosse composante dans une exportation, bien elle n'est pas taxée. Donc le tarif effectif sur l'économie canadienne, c'est pas du 24%, c'est pas le minimum de 10% dont Monsieur Trump a mentionné, on est à 5.7%.

Là si je t'écoute, faut pas que Monsieur Trump voit ça parce qu'il aimerait pas ça, faut être à 10.

Non mais je pense que ça le contente parce qu'il sait très bien que taxer l'énergie canadienne en rajouterait davantage sur les pressions d'inflation. Mais Denis, ce qui est intéressant, c'est que s'il y a plus d'entreprises canadiennes qui deviennent conformes, qui s'enregistrent, qui s'autodéclarent conformes à l'entente de libre-échange, on pourrait sortir une structure tarifaire à 4.2%. Tu comprends maintenant pourquoi les gens disent bien peut être le Canada, c'est une valeur refuge dans un contexte où on est peut-être l'économie une des moins pénalisées dans le contexte, nonobstant le fait qu'il y a des tarifs prohibitifs sur l'aluminium présentement, beaucoup d'incertitude au niveau du secteur automobile, mais au total c'est 5.7% donc c'est moins taxant pour l'économie canadienne.

Donc on l'aime le Canada, mais on l'aime le dollar canadien. Puis on le voit dans les réserves détenues par les banques centrales.

Oui, puis les banques centrales en rajoutent Denis, on est la 5e monnaie la plus détenue par les banques centrales, présentement. 3% de toutes les réserves officielles mondiales sont dirigées vers le dollar canadien. 3%, ça peut sembler un petit chiffre, Denis, mais si je te l'exprime en milliards de dollars, tu vas dire, mais là, ça commence à faire beaucoup. Parce que pour la première fois de l'histoire canadienne, il y a plus de 450 milliards de dollars détenus par les banques centrales étrangères qui préfèrent réduire leur pondération au niveau du dollar américain, puis d'augmenter par rapport à d'autres devises, dont le dollar canadien donc. Mais encore une fois, Denis, on est encore dans un environnement un peu inconnu. Mais, la raison à savoir pourquoi le dollar canadien fait bien présentement, c'est que les banques centrales sont intéressées à en accumuler.

Bien, merci Stéfane, merci pour toutes ces informations. Merci Laurent. Nous vous remercions comme à l'habitude de nous écouter on apprécie beaucoup. Espérons que ça va durer un autre 5 ans.

Bien Denis, peut-être pour l'émission mais on s'entend que pour les prochains mois ça va être quand même être difficile pour les marchés financiers-là.

Ouais effectivement, mais on va être là pour vous raconter toute l'histoire espérant vous revoir en début mai. À la prochaine. Merci.

Perspective immobilière

Bonjour à tous et merci de vous joindre à nous pour votre capsule sur les perspectives immobilières du jeudi, 28 novembre 2024. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Matthieu Arseneau, salut Matthieu. 

Salut Simon.

Et d'Andrée Desrosiers.

Bonjour Simon. 

Bienvenue Andrée. Notre sujet du jour, hypothèque à taux fixe ou hypothèque à taux variable? Lequel est le plus avantageux? Mais avant d'en parler avec Andrée, discutons tout d'abord avec Matthieu des récentes données macroéconomiques qui, évidemment, influencent le marché immobilier. Matthieu, de nombreux événements sont survenus depuis notre dernière discussion, qui ont un impact évidemment sur les perspectives économiques. D'abord quelles sont les implications du balayage républicain aux élections présidentielles américaines pour la croissance économique, mais aussi pour les taux d'intérêt? 

Oui Simon, vraiment, toute une actualité économique au cours des dernières semaines. L'élection, le balayage républicain a des implications pour le Canada pour les 4 prochaines années. A amené à un niveau d'incertitude plus élevé. On a qu'à penser au risque de tarifs, l'actualité nous l'a montré récemment. Évidemment, des risques aussi de mouvements migratoires vers le Nord avec les risques ou les menaces de déportation d'immigrants aux États-Unis. Mais l'élément que je voulais parler davantage aujourd'hui, c'est beaucoup plus l'impact sur les taux d'intérêt. Puis ça, il faut que les gens soient conscients. Ce qui se passe au sud de la frontière a des impacts sur les coûts de financement au Canada. Je vous montre un graphique pour moi qui est très parlant. On le sait, on en a déjà parlé, la situation budgétaire Américaine avec des déficits élevés, mais pourrait être encore plus élevé si l'on se fie aux promesses de Trump pendant la campagne. L'université de Pennsylvanie a fait des calculs et nous montre des déficits en pourcentage du PIB plus près de 8% alors que c'était 6% qui était anticipé. Donc s’il va de l'avant avec ces promesses là, ça pourrait signifier un gouvernement qui stimule encore plus l'économie dans un contexte où la Réserve fédérale tentait de calmer l'économie. Donc vraiment, on pèse sur l'accélérateur du côté des dépenses ou en baissant les taxes aux États-Unis et de l'autre côté la Réserve fédérale, qui tente de calmer l'inflation. Donc ce qu'on observe de quelque chose d'assez atypique à ce moment ci. C'est la Réserve fédérale est en mesure de commencer à baisser les taux d'intérêt, 75 points de base jusqu'à présent. Mais les taux 10 ans ont monté depuis le mois de septembre. Et ce qu'on voit, c'est un contexte où les taux d'intérêt sont beaucoup plus élevés que lorsque Trump a pris le pouvoir en 2016. Donc à l'époque il avait un stimulus, il avait stimulé l'économie, mais là à ce moment-ci, on va avoir une Réserve fédérale qui pourrait mettre un certain frein à ces dépenses là pour contenir l'inflation qu'on voit à ce moment ci. Donc on est vraiment dans un contexte très différent. Mais ce qui est important c'est que oui, l'économie américaine a peut-être besoin de ces taux plus élevés là étant donné le contexte économique, mais étant donné les corrélations de taux d'intérêt à travers le monde, il y a beaucoup de pays qui ne peuvent pas ou ça serait inapproprié de composer avec ce relèvement des taux d'intérêt là. Donc, on a la plus grosse économie mondiale qui monte les taux d'intérêt, mais ça va se refléter sur les taux d'intérêt mondiaux et peut être un frein pour d'autres économies: la zone euro, la Chine qui connaît des difficultés à ce moment-là, puis le Canada aussi, qui montre beaucoup plus de faiblesses. 

Donc des impacts importants. Ce que je comprends Matthieu, c'est que la capacité d'abaisser le taux directeur aux États-Unis semblent désormais un petit peu plus limité. Qu'en est-il pour le Canada?

En effet, c'est exactement. Les révisions de baisse de taux pour l'année prochaine ont été révisées à la baisse là, aux États-Unis. Par contre, le contexte économique, comme je l'ai mentionné, tout à fait différent quand on regarde, par exemple, le marché du travail. Il y a une certaine stabilisation du taux de chômage après une augmentation depuis 2022. Mais quand on regarde la cohorte principale des travailleurs, les 25 à 54 ans, on voit que le taux de chômage continue de monter. Et voyez le contraste, la divergence avec les États-Unis. Donc on se retrouve à ce moment ci à des niveaux similaires à ce qu'on avait en en 2017 en termes de taux de chômage, quand même substantiellement plus élevé que ce qu'on avait avant la pandémie. Donc vraiment, on a une économie refroidie par les taux d'intérêt, puis ça se reflète sur les pressions inflationnistes intérieurs. Quand on regarde des économistes qui se passent pour avoir le pouls de l'inflation domestique, on regarde beaucoup ce qui se passe dans les services, beaucoup plus corrélés avec les salaires. Aux États-Unis, ça roule à du 4. 4% dans les services de base, excluant le logement, c'est seulement 1.3% au Canada. Donc ça se reflète même sur l'inflation que l'économie, elle a été clairement beaucoup plus refroidie de ce côté-ci de la frontière par les taux d'intérêt élevés. Et dans un tel contexte, oui, on pense qu'il faudra que la Banque du Canada continue de baisser les taux. Et même pour compenser le relèvement des taux dans la portion longue des taux des taux 5 ans, les taux 10 ans montent ces dernières semaines. Mais moi, pour moi, c'est un argument de plus que la Banque du Canada doit peut-être poursuivre dans cette direction-là à une vitesse importante. Donc pour nous, même si indirectement l'économie américaine peut bien faire, ça va avoir un impact sur les exportations en supposant qu’il n’y a pas de tarif, de l'autre côté c'est clairement le relèvement des coûts de financement. Nous, à notre avis, la Banque du Canada doit continuer de ramener les à des taux neutres plus proches de 2%. Évidemment, si on a le gouvernement fédéral qui commence à faire des transferts aux ménages comme qui a été annoncé récemment, mais peut être ça va limiter la marge de manœuvre à la Banque du Canada d'abaisser les taux aussi bas qu'on le pensait à 2%, peut-être plus du 2.25% 2.50% à la fin de l'année prochaine. Mais clairement, on a une économie qui a vraiment besoin de taux d'intérêt plus bas. 

Donc situation pas si simple. Le gouvernement a annoncé récemment un frein supplémentaire sur la croissance de la population canadienne pour les 3 prochaines années. C'est quoi les implications de cette nouvelle annonce là sur le marché immobilier?

Et on en a parlé ces dernières— dans les dernières capsules. Clairement, on est dans une situation de pénurie de logements au Canada qui perdure là, étant donné la croissance démographique qui est demeurée très vigoureuse là même au cours du dernier trimestre. Donc le gouvernement semble— a un peu reconnue que ça va être bien difficile d'augmenter l'offre pour rétablir rapidement la situation. Donc dans un tel contexte— puis on avait parlé aussi le taux de chômage des immigrants qui montait de façon importante, ce n’était peut-être pas le meilleur contexte pour accueillir des nouveaux arrivants. Donc une crise du logement avec un marché du travail moins porteur. Donc oui, gros coup de frein qui a été annoncé, réduire la présence de résidents non permanents à un rythme plus rapide qu'on anticipait préalablement. Une diminution de résidents permanents également qui a été annoncée, ferait en sorte qu'on aurait une croissance moyenne pour les 3 prochaines années de seulement 0.3% alors qu'on roulait à du 3% ces 2 dernières années. Ce qui ferait en sorte de ramener la moyenne mobile 5 ans à peu près au rythme qu'on avait avant la pandémie qui était un rythme soutenable, puis qui respectait un peu la capacité d'accueil au pays. Qu'est-ce que ça veut dire pour les le l'immobilier? Faut pas dire que si c'est une grosse modération que le marché de l'immobilier va ralentir de façon importante à nos yeux. On l'a vu pour nous, il y a vraiment une accumulation de demandes sur les lignes de côté. Les taux d'intérêt élevés limitaient certains acheteurs. Juste avec une petite amélioration de l'abordabilité ces derniers trimestres, on a vu un regain quand même des ventes de maisons ces derniers mois. Ça c'est intéressant, mais ça vous dit qu'avec ces acheteurs sur les lignes de côté, on n'est pas trop inquiets qu'il y aura une très grande faiblesse dans le marché de l'immobilier. C'est beaucoup plus un retour à la normale ramener des conditions d'abordabilité que ce soit dans le locatif, que ce soit dans les pour les premiers acheteurs de maison. Je pense que c'est ça qui va se produire au cours des prochains mois avec des taux d'intérêt un petit peu plus favorables. 

Donc bonne nouvelle. Encore une fois merci beaucoup Matthieu pour tes commentaires toujours aussi pertinents. Andrée, dans le contexte de baisse de taux d'intérêt anticipé d'ici la fin d'année et aussi évidemment pour 2025, est-ce qu'on devrait opter pour un taux fixe ou un taux variable pour notre hypothèque? 

Très bonne question Simon, et effectivement question qui est très d'actualité. Donc, le choix entre un taux fixe et un taux variable pour une hypothèque dépend de plusieurs facteurs, surtout dans un contexte de taux baissiers. Notre tolérance au risque, notre situation financière et notre vision des tendances économiques à court et moyen terme sont autant d'éléments à tenir en compte dans notre choix. On doit d'abord aussi comprendre le contexte du taux baissier. Lorsque le taux directeur de la Banque du Canada baisse, les banques ajustent leur taux hypothécaires en conséquence. Les taux variables suivent généralement ces baisses de taux et peuvent devenir particulièrement avantageux à court terme. Les taux fixes, quant à eux, bien qu'ils soient souvent plus élevés que les taux variables au moment de la souscription, offrent une protection contre une éventuelle hausse future, mais il faut se rappeler cependant que ceux-ci suivent le taux d'intérêt des obligations à long terme 10 ans dont parlait justement Matthieu tout à l'heure et non le taux directeur de la Banque du Canada. Par conséquent, une baisse d'un quart de point du taux directeur ne signifie pas nécessairement que les taux fixes vont baisser d'autant. Il faut donc bien comprendre ce contexte-là avant de prendre notre décision.

Excellent point, effectivement Andrée, il y a plusieurs personnes qui pensaient que quand on baisse le taux directeur tous les taux fluctuent dans la même direction. Cependant comme tu viens de nous l'expliquer très clairement, ce n’est pas le cas car les taux sont influencés par des facteurs qui sont distincts.

Cela étant dit, quels sont les avantages de l'un et de l'autre? Si on regarde du côté du taux variable, bon ben vous devriez considérer un taux variable si vous pensez que les taux vont continuer à baisser ou le resteront bas pendant une période prolongée. Même chose si vous avez une certaine tolérance au risque et vous avez la capacité financière d'absorber les fluctuations potentielles à la hausse. Aussi si vous souhaitez profiter de pénalités plus basses advenant le cas que vous deviez rembourser votre hypothèque parce que les pénalités sur des taux variables sont moins élevés que sur les taux fixes, certaines institutions aussi offrent la possibilité de passer à un taux fixe si les taux augmentent. Du côté des taux fixes, vous pourriez considérer un taux fixe si vous préférez la stabilité et que vous souhaitez éviter certaines incertitudes, si vous pensez que les taux naturellement pourraient remonter à moyen terme et si vous avez une capacité budgétaire limitée pour venir absorber d'éventuelles hausses soudaines de vos versements. 

Donc encore une fois, Andrée là, le choix ne va pas automatiquement vers l'un ou vers l'autre. Et ce, même si nous sommes dans un contexte de taux baissier. Comme tu viens de le dire, on doit s'assurer de prendre en compte d'autres éléments dans notre décision. 

Tout à fait. Simon, il ne faut pas oublier aussi que certaines institutions financières offrent à leurs clients la possibilité d'avoir des hypothèques à taux mixtes ou à plusieurs tranches, soit une partie en taux fixe et une partie à en taux variable. Fait que ça, ça permet aussi de combiner les avantages de l'un et de l'autre, en réduisant les risques et en profitant partiellement des baisses de taux. En résumé, dans un contexte de taux baissier, un taux variable peut sembler plus avantageux à court terme, mais ça reste un pari sur la direction future des taux. Si vous êtes confortable avec un peu d'incertitude, le taux variable peut maximiser vos économies. Par contre, si vous privilégiez la tranquillité d'esprit, le taux fixe est une meilleure option. Encore ici, tout dépend de votre profil financier et de vos objectifs à court et long terme. Pour vous aider dans votre choix, comme d'habitude, n’hésitez jamais à consulter un spécialiste hypothécaire qui pourra évaluer votre situation personnelle et bien vous conseiller dans votre choix.

Merci beaucoup Andrée et j'espère tout le monde que les informations que tu nous as partagées vont être utiles. Quant à nous, on se reparle dans quelques semaines pour une prochaine capsule sur les perspectives immobilières. Merci beaucoup.

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