Afin de vous éclairer et de stimuler votre réflexion face au contexte actuel, Stéfane Marion et Denis Girouard se penchent sur l’actualité économique et vous partagent leurs perspectives via nos vidéos informatives mensuelles.
Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact Économique. Nous sommes le 10 septembre 2024, je suis en compagnie de notre chef économiste Stéphane Marion. Bonjour Stéphane.
Bonjour Denis.
Cela fait maintenant deux mois qu'on ne s'est pas vus, donc on fait un bref retour encore une fois sur les performances des différentes classes d'actifs. Méchant changement depuis la dernière fois.
Bien en juillet passé Denis, toutes les classes d'actifs
performaient plutôt bien. On remarque qu'au 3e trimestre c'est un peu
différent, plus de dispersion au niveau des classes d'actifs, peut
être surprenamment, le S&P TSX tire son épingle du jeu après un
début d'année plutôt modeste, mais remarque que le marché obligataire
fait bien.
Puis la contrepartie à l'autre extrémité, c'est la
bourse américaine et celle des pays émergents qui est plus à la baisse
au 3e trimestre. Puis ça, c'est un dénouement nouveau,
particulièrement pour la bourse américaine. Ce qui fait en sorte qu'on
voit une plus grande volatilité au niveau des indices boursiers.
Et ça se reflète dans ce fameux indice là qu'on appelle le VIX.
Oui, parce que là on remarque que le mois d'août a été caractérisé surtout par une augmentation spectaculaire de la volatilité à des niveaux, si on exclut la pandémie, qui n'ont pas été vus et observés depuis 2015, donc près d'une décennie. Donc un petit peu plus d'interrogations au niveau des marchés par rapport aux événements à suivre au niveau économique et au niveau de la profitabilité des entreprises.
La Banque du Canada a baissé ses taux, mais la Fed tarde toujours à baisser ses taux.
Ah mon Dieu, oui. Puis ce que l'on constate, Denis, c'est que si on regarde ça sur une base histoique, puis c'est là que devient le malaise et l'incertitude au niveau de la bourse, c'est qu'historiquement la Réserve fédérale, après sa dernière hausse de taux, elle se met à baisser les taux 7 mois plus tard. Et en général, le taux de chômage demeure inchangé. Là, on remarque dans la diapo que ça fait maintenant 12 mois que la Réserve fédérale a fait sa dernière hausse de taux. Toujours pas de baisse de taux. Bon, elles vont venir très bientôt, mais l'augmentation du taux de chômage est beaucoup plus accentuée que dans un une trajectoire médiane. Donc, c'est là que devient le malaise au niveau de la bourse.
Ce n’est pas à ce moment-là qu'on commence à parler de la fameuse règle de Sahm que tu pourrais peut-être expliquer qui est intéressante?
Oui mais c'est du jargon d'économistes Denis. Moi je vais, je vais
peut-être le simplifier en disan : une augmentation d'un demi-point du
taux de chômage depuis son creux en général, déclenche la fameuse
règle de Sahm à l'effet que lorsque le taux de chômage monte de cette
amplitude-là, les risques d'un dommage collatéral à l'économie, donc
une récession potentielle, sont beaucoup plus élevés. Donc la règle de
Sahm a été déclenchée au mois d'août avec la parution des données
d'emploi du mois de juillet. Effectivement, dans ce contexte-là, il y
a fort à parier qu'il y aura des impacts plus importants sur
l'économie américaine, même s'il y a des baisses de taux au cours des
prochains mois. Donc, les probabilités maintenant qu'il donne... le
marché donne encore 80% de probabilité qu'il y aura un atterrissage en
douceur. Historiquement
Denis, lorsque la règle de Sahm est
déclenchée, les probabilités de récession ou d'atterrissage sont
faibles... absolument oui, l'atterrissage en douceur est beaucoup plus faible.
Puis on continue quand même à avoir une inflation qui n'arrête pas de diminuer en fait.
Bien oui, la bonne nouvelle c'est qu’avec des données économiques
qui sont moins fortes aux États-Unis, puis moi je dirais au niveau
mondial même, l'inflation est en baisse. Donc
Denis, ça ouvre
très certainement la porte à plus d'assouplissement monétaire pas
juste au Canada, aux États-Unis ils vont commencer, mais aussi il va
en avoir dans le reste du monde, donc ça c'est la bonne nouvelle.
Puis finalement, il y aura un changement de politique monétaire au
cours des prochaines semaines. Mais le fait que le changement de la
politique monétaire américaine tarde à venir, ça a aussi un impact sur
le bénéfice des corporations. Le taux de chômage monte parce qu'il y a
moins de vigueur économique. Puis on on le détecte un peu partout à
travers le monde. Puis lorsqu'on constate à la ligne bleue, c'est
l'activité manufacturière mondiale, elle est en contraction.
Historiquement, tu peux constater que lorsqu'il y a une contraction au
niveau de l'activité manufacturière mondiale, ça amène des révisions à
la baisse au niveau des bénéfices. Puis ça, je pense que le marché
n'est pas prêt à ça au moment où on se parle, mais historiquement à
moins qu'on anticipe une remontée de l'activité économique.La
direction pour les bénéfices c'est plutôt à la baisse, plutôt qu'à la
hausse.
Puis on le voit à travers ce qu'on entend, les bénéfices
par anticipation dans le fond, on le voit encore une fois, sont très
élevés. Il n’y a pas eu de correction des analystes à ce
niveau-là.
Bien, on en a parlé souvent au cours des
derniers mois, à savoir que les anticipations de croissance des
bénéfices étaient très ambitieuses pour les 12 prochains mois. Donc
croissance dans les 2 chiffres au niveau mondial, plus de 12% mais
remarque dans toutes les régions du monde, escomptent une croissance
des bénéfices. Or, dans un contexte où la politique monétaire demeure
restrictive, même s'il y aura des baisses de taux dans les prochaines
semaines, ça remet en cause les anticipations de bénéfices. Et comme
la bourse transige à de multiples extrêmement élevés à ce moment-ci du
cycle, ça rend les actifs plus risqués et plus vulnérables.
Si on revient au Canada, on se rend compte que le consommateur n'est pas là, n'est pas au rendez-vous.
Bien si ta question est "ça va-t-il mieux qu'ailleurs, au Canada? Non!
Puis on constate que même si le PIB a été légèrement au-dessus des attentes, 2% à la ligne bleue, les dépenses de consommation sont anémiques, 0,6%. Denis, malgré une remontée spectaculaire de la croissance de la population encore en 2024. Puis n'eût été des dépenses gouvernementales Denis, le PIB aurait été plus faible. Donc 50% de la croissance au Canada, au 2e trimestre, c'était attribué au gouvernement. Donc je ne pense pas, ce n'est pas un rapport de qualité dans ce contexte-là. Je n'ai rien contre le gouvernement, mais le secteur privé en arrache, puis le consommateur aussi.
Malgré la baisse de taux au Canada, tu sembles dire, à travers le prochain graphique, que ce n'est pas comme suffisant.
La raison pour laquelle le consommateur ralentit c'est que 25% d'augmentation de la rémunération passe à faire le service de la dette à cause d'une structure de taux d'intérêt qui est extrêmement élevée. Avec l'inflation qui baisse Denis présentement, c'est que la Banque du Canada a baissé ses taux déjà 2 fois, mais elle baisse pas vraiment plus rapidement que l'inflation. De sorte que le taux réel, donc le taux directeur ajusté pour l'inflation, est à peu près aussi élevé qu'au mois de juin passé, lorsqu'ils ont commencé à baisser les taux. Donc tout ça pour dire que la politique monétaire au Canada demeure la plus restrictive depuis 2006, ce qui laisse porter à croire que les prochains rapports d'activité économique au Canada demeureront faibles. Donc il y aura plus de baisses de taux Denis.
Est-ce que tu serais porté à dire qu'on a baissé moins vite au Canada à cause que les Américains n'ont pas encore commencé à baisser ?
Si c'est le cas, on pourrait accélérer le mouvement. Je pense qu'il y a une petite gêne à ce niveau-là au niveau de la Banque du Canada parce qu'on ne voulait pas tout prendre trop d'avance pour limiter l'impact sur le taux de change. Mais avec le dollar canadien qui se maintient présentement, je pense que la Banque du Canada aura les coudées franches pour peut-être accélérer la cadence de baisses de taux dans un contexte d'augmentation du taux de chômage qui est quand même beaucoup plus important au Canada qu'aux États-Unis.
Bon, avec tout ce qu'on vient de dire, qu'est-ce que tu t'attends des performances des différentes classes d'actifs là pour les prochains trimestres ?
Bien, je pense que le sursaut de volatilité qu'on a vu au mois d'août, on pourrait le revoir cet automne. D'autant plus Denis qu'on sait que de façon saisonnière, l'automne en général peut être plus difficile pour la bourse. Il y a les élections américaines qui s'en viennent, beaucoup d'incertitudes par rapport aux dommages collatéraux de la politique monétaire. Bref, Denis, si j'avais à faire une prévision pour les prochains mois, plus de volatilité avec des actifs risqués qui devraient moins bien performer. Donc, historiquement, lorsqu'on atteint ou déclenché cette fameuse règle de Sahm dont tu l'évoquais tout à l'heure, historiquement, la bourse américaine est en baisse d'à peu près 8% dans les 3 mois subséquents. Au Canada, plus difficile, une dizaine de points de pourcentage. L'énergie, le pétrole plus bas, donc les 2 classes d'actifs qui tendent à surperformer dans ce contexte-là bien, c'est le dollar américain, puis les aurifères, puis évidemment le marché obligataire avec des baisses de taux. Tout cela pour dire : un positionnement plus défensif je pense, est à recommander dans le contexte actuel.
Plus de volatilité, on doit revoir les anticipations de bénéfices, donc des moments un petit peu plus volatiles à escompter pour les prochaines semaines.
Bien merci Stéphane, merci de ce retour des vacances et puis je vous remercie d'avoir été présents avec nous. Pour cette rencontre d’Impact économique.
On se voit en début de mois prochain!
Merci à la prochaine!
Nos spécialistes de la Banque Nationale, décodent les dernières tendances du marché immobilier en abordant notamment les taux d'intérêt, le marché de la revente et les prévisions pour les prochains mois.
Bonjour à tous et merci de vous joindre à nous pour votre capsule sur les perspectives immobilières du mercredi 25 septembre 2024. Aujourd'hui, je suis accompagné de Matthieu Arseneau, salut Matthieu.
Salut Simon.
Ainsi que de ma collègue Véronique Corriveau. Bienvenue Véronique. Notre sujet du jour, l'immobilier et la planification successorale. Mais avant d'en parler avec Véronique tantôt, discutons tout d'abord avec Matthieu des récentes données macroéconomiques qui influencent le marché immobilier. Matthieu, alors qu'on a vu la banque du Canada baisser graduellement son taux directeur au cours de l'été en annonçant des baisses successives de 25 points de base. La Réserve fédérale a, je crois, surpris les économistes. En annonçant une baisse de pas moins de 50 points de base lors de sa première annonce en septembre. À quel rythme de baisse peut-on s'attendre du côté de la Banque du Canada maintenant que la Fed embarqué dans la danse?
Simon, c'était effectivement une surprise pour les économistes qui s'attendaient à un 25 points de base, en commençant donc ce que la Banque du Canada a fait là à 3 reprises depuis juin. Donc on se retrouve vraiment à avec les 2 banques centrales qui ont emboîté le pas, qui baissent les taux d'intérêt. Mais comme on peut le voir sur le graphique, des taux d'intérêt qui demeurent élevés là sur une base historique, mais clairement la direction est vers des taux plus bas. On voit des signes de faiblesse au niveau du— on commence à voir au niveau du marché du travail américain, au Canada c'est encore plus clair, on en parlera un peu plus tard, mais clairement ça ouvre la porte à donner de la marge de manœuvre à la Banque du Canada et étant donné que si la Réserve fédérale va dans cette direction-là en termes de baisse de taux d'intérêt, ça a moins d'impact sur le dollar canadien. Donc ça donne une marge de manœuvre à la Banque du Canada de pouvoir aller de l'avant avec d'autres baisses de taux d'intérêt et peut-être même des baisses de taux plus prononcé ce que moi j'espère. Euh. On a eu des grandes nouvelles et une grosse étape qui a été franchie avec les données de l'inflation du mois d'août. On voit que sur le graphique la barre bleue en fait l'inflation totale. Enfin 2% d'inflation annuelle, ce que ce qui est le point médian de la cible de la Banque du Canada. Donc clairement l'inflation est maîtrisée au Canada à nos yeux. Puis en plus on en a parlé lors des précédentes capsules, mais évidemment quand on exclut les coûts d'intérêt hypothécaires, dont la hausse, la responsabilité c'est la Banque centrale qui l'a causé. Si on exclut cette composante là en fait on est seulement à 1.2% d'inflation année sur année, c'est très faible sur une base historique. Donc pour nous c'est évident même que la Banque du Canada doit peut-être même accélérer le pas, peut-être y aller avec des 50 points de base pour ramener les taux à neutralité, ce qu'on appelle les économistes, être autour de 2.5%, 3% peut-être le plus rapidement possible dans un contexte où, oui, l'inflation est maîtrisée.
Mais Matthieu corrige, moi tu sais, la maîtrise de l'inflation ça ne s’est pas fait sans coût économique hein. Comme on peut voir le taux de chômage qui est en croissance. Comment évalues-tu la santé économique du marché du travail présentement?
Mais quand on regarde là, depuis qu'on s'est parlé, les tendances qui avaient commencé d'une augmentation du taux de chômage se sont poursuivis au courant de l'été. Donc le taux de chômage qui a continué de monter et frappe disproportionnellement les individus qui tentent d'entrer sur le marché du travail pour une première fois, dont les jeunes, les nouveaux arrivants et on le voit, la hausse pour ce qui est de ces 2 segments de population là est très, très prononcé. En fait, c'est la même amplitude, essentiellement la même amplitude qu'on a connu lors de la crise financière de 2008, 2009 en termes d'augmentation du taux de chômage pour ces segments-là. Donc oui, il y a des licenciements un peu, mais c'est vraiment plus les cohortes qui tentent d'entrer sur le marché du travail qui entraînent cette hausse du taux de chômage. Et ce qui est préoccupant dans le contexte actuel, c'est quand on regarde les taux d'emplois vacants, donc les affichages de poste des entreprises. Dans les secteurs qui absorbent habituellement les immigrants ou qui absorbent les plus jeunes, le taux d'emploi vacant a drastiquement baissé et est même à son plus bas niveau depuis pratiquement 2016, 2017. Là donc, dans un contexte comme celui-là, on a des craintes que les taux d'intérêt sont en trop restrictifs que le taux de chômage pourrait continuer de monter au cours des prochains mois. Juste pour vous donner une idée, sur une base historique. On le sait, les taux sont à 4. 25%, le taux de chômage est à 6.6%. Si on exclut la pandémie, la dernière fois que les taux étaient à 6.6%, à l'époque les taux d'intérêt étaient à 0.5%. Je ne dis pas qu'il faut aller là rapidement. Il y a des enjeux, on veut s'assurer que l'inflation reste maîtrisée, mais quand même ramener les taux à 2.5%, 3% c'est pour nous une priorité qui devrait— une orientation que devrait prendre la Banque du Canada pour pas qu'il y ait des dommages trop grands sur le marché du travail.
Je comprends bien. Comment comment tu perçois Matthieu, les dernières annonces du gouvernement, là qui concerne le relèvement du plafond des hypothèques assurées de 1 $M à 1.5 $M ainsi que la possibilité offerte aux premiers acheteurs d'amortir leurs prêts 30 ans versus 25 ans avant. As-tu l'impression que c'est une bonne solution pour remédier au problème d'abordabilité.
On sait là, l'abordabilité, on en a parlé dans les capsules précédentes. C'est le gros défi, l'enjeu principal du marché de l'immobilier et un gros défi pour les prochaines années. Pour ce qui de la première mesure, faut savoir, je pense avoir un effet limité, il n’y a pas beaucoup de transactions tout près du 1 $M donc de le relever de 1 $M à 1.5 $M n’aura pas des impacts si importants que ça sur le marché. Par contre l'augmentation de l'amortissement de 25 à 30 ans, là ça peut changer la donne. On a fait quelques petits calculs qu'on vous montre, là on le montre par province, vous pourrez consulter les données mais juste globalement on parle d'une augmentation en fait d'une baisse— pour un même montant pour une même maison. En fait le paiement hypothécaire peut baisser de d'environ 9% en allongeant la période d'amortissement pour le même paiement dans le fond on peut s'acheter une maison 10% plus cher en augmentant l'amortissement. Donc ça donne une idée de l'impact, c'est quand même c'est quand même significatif. Donc on verra quelle sera la popularité de ces mesures-là. Mais clairement pour ce qui est de l'abordabilité, il y a des questionnements à voir. D'augmenter de payer la maison plus longtemps pendant une plus longue période, est-ce que c'est vraiment plus abordable? Et si ça devient populaire, cette mesure, cette option là, mais peut-être que les prix de l'immobilier vont s'ajuster, puis dans le fond vont contrebalancer l'intention initiale, ce qui ne réglerait pas le problème à long terme d'abordabilité.
Rien n'est simple Matthieu. Merci beaucoup pour tes commentaires toujours aussi pertinents. Aujourd'hui, on vous l'avait annoncé, on va se pencher sur le sujet, souvent négligé mais essentiel, l'immobilier et la planification successorale. Beaucoup d'entre nous souvent remettent ça plus tard ces décisions là parce qu'ils pensent que bon soit, c'est trop complexe, c'est inutile. Notre invitée d'aujourd'hui Véronique.
Salut, merci d'être là Véronique.
Merci de me recevoir.
Une notaire de la grande expérience dois-je dire? Elle a pour nous éclairer sur les éléments de base et nous aider à faire les premiers pas vers une planification réfléchie et surtout comprendre le processus qui peut effectivement sembler intimidant. Donc, Véronique, pour débuter, pourrais-tu nous expliquer pourquoi il est si important d'avoir un testament, surtout quand il s'agit de biens immobiliers?
En soi ce qui est important d'avoir un testament c'est de pas laisser nos volontés au hasard. En tout premier lieu, si je donne comme exemple, je suis conjoint de fait avec quelqu'un, puis je n’ai pas fait de testament, mais j'ai un immeuble avec ce conjoint-là, puis je décède sans testament. Mais ce n’est pas nécessairement mon conjoint qui va être avantagé donc il peut se retrouver copropriétaire d'un immeuble avec mes héritiers légaux. Ce n’est pas tout le temps ça qu'on souhaite. Puis dans le fond, d'avoir un testament, ce que ça permet, c'est de choisir soi-même qui va hériter de nos biens, puis aussi de choisir la personne qui va s'occuper de nos biens, qui va être le liquidateur, qui va administrer la succession pour s'assurer que tout se passe dans les règles de l'art.
Donc, comme tu le mentionnes Véronique, l'un des aspects clés de la planification successorale, c'est vraiment le transfert de la propriété après le décès d'une personne. Pourrais-tu nous expliquer à haut niveau le processus de transfert de propriété immobilière d'une personne décédée vers justement ses héritiers.
Mais dans le fond, qu'on hérite de notre immeuble par legs particulier ou par legs résiduaire c'est sûr qu'il faut qu'il y ait une transmission qui se fasse. Puis c'est le liquidateur de la succession qui va être en charge de ça. Dans notre jargon juridique, nous on appelle ça la « déclaration de transmission ». Donc c'est un acte qui va faire la passation des titres de la succession aux héritiers, puis c'est ça qui va officialiser le tout. Souvent, c'est un mythe qu'on a à déconstruire un petit peu au niveau du transfert d'immeuble, que ça se fait directement par le testament, mais non, faut vraiment faire un axe supplémentaire pour officialiser ce transfert de propriété-là.
Intéressant. En fait, c'est quoi les considérations spécifiques que les héritiers doivent être conscients quand ils héritent d'un bien immobilier? Il y a-t-il par exemple des défis ou des pièges à éviter?
Il y en a plusieurs. Je peux donner quelques exemples. Si on parle de d'hériter d'un bien en copropriété souvent on va se poser la question, ces gens-là qui vont hériter de cet immeuble-là, comment qu'ils vont administrer l'immeuble? Comment qu'ils vont s'entendre? Ça peut amener des fois des dynamiques familiales un petit peu délicates, je dirais. Ou sinon si on pense à un legs d'un immeuble à un enfant mineur, s'il y a des mécanismes de protection ou non qui ont été mis pour cet enfant là ça peut complexifier l'administration des biens du mineur. Puis un aspect qu’il ne faut vraiment pas négliger, c'est l'aspect fiscal. Hériter d'un immeuble des fois peut nous donner une situation de manque de liquidités. Ce qui fait en sorte que on a de la difficulté à payer notre impôt par la suite ou les taxes qui découlent de ce transfert d'immeuble-là, donc ce n’est pas à négliger.
Ce n’est pas si simple. Merci beaucoup à Véronique d'avoir partagé ton expertise avec nous aujourd'hui. Comme on peut le voir, la planification successorale, en particulier lorsqu'elle implique des biens immobiliers, ça peut sembler complexe, puis c'est complexe en fait, mais comme tu le dis aujourd'hui, faut prendre le temps de planifier à l'avance je pense. C'est ça la recette du succès. Puis ça va enlever de la pression sur les personnes justement qui nous, qui nous sont chères. On espère aujourd'hui tout le monde que la conversation a contribué à clarifier un peu le processus de planification successorale, le transfert de de propriété. Comme je le disais, bien que ça peut sembler des fois intimidant, ces étapes peuvent apporter une importante tranquillité d'esprit quand ils sont bien planifiés. Donc je vous encourage grandement à en discuter avec vos conseillers et conseillères. Donc j'espère que les informations partagées par ma collègue Véronique et Matthieu tantôt, merci encore, vous ont été utiles. Et quant à moi je vous remercie d'avoir été là et je vous enjoins de nous rejoindre dans quelques semaines pour une prochaine capsule sur les perspectives immobilières. Merci beaucoup.
5 minutes, 4 graphiques, 3 points clés à retenir… Découvrez « 5 • 4 • 3 », un nouveau regard trimestriel ciblé sur les marchés, l’économie et l’investissement avec notre expert Louis Lajoie, du Bureau du chef des placements de la Banque Nationale Investissements.
Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, 10 septembre, on va prendre le temps de regarder les dernières évolutions des marchés, de l'économie, et ce que tout ça implique probablement pour la suite des choses. Alors sans plus tarder, si on regarde du côté des marchés boursiers, on a eu droit, on se rappelle, à un premier trimestre de véritable montée en flèche, suivi d'un 2e trimestre où là les marchés étaient un peu plus hésitants. Et finalement, jusqu'à présent, le 3e trimestre s'est avéré nettement plus volatil, bien que les marchés boursiers demeurent largement positifs jusqu'à présent en 2024. Par contre, si on regarde du côté des titres à revenu fixe, on constate un certain rattrapage des marchés obligataires, qui ont même maintenant surpassé ce que les liquidités avaient livré jusqu'à présent en 2024. Donc, comme vous pouvez le voir, la course se resserre entre catégories d'actifs jusqu'à présent, en 2024.
Et l'élément déclencheur derrière tout ça, c'est une chose dont on a parlé à plusieurs reprises dans le passé : une détérioration ou un ralentissement plus important au niveau du marché de l'emploi aux États-Unis, avec une hausse du taux de chômage plus élevée que prévu. Rien de dramatique. Encore une fois, vous le voyez, on est à peine au-dessus des 4 % sur le taux de chômage. Mais ce qui inquiète, c'est qu’historiquement, lorsque le taux de chômage commence à augmenter, la tendance tend à se poursuivre, surtout lorsqu'on passe un certain seuil, seuil qu'on a surpassé au courant des mois d'été, qu'on appelle la règle de Sahm, qui est en fait un indicateur de récession qui ne s’est jamais trompé depuis 1950.
Maintenant, soyons clairs ici : l'économie américaine n'est pas en récession. Elle est encore trop forte pour être catégorisée ainsi. Mais ce qui est clair aussi, c'est que le signal avertisseur a été entendu au niveau de la Réserve fédérale américaine. Effectivement, on a vu par défaut les marchés réviser leurs attentes de taux d'intérêt à la baisse. Et très certainement, on verra donc une première baisse de taux de la part de la Réserve fédérale ce mois-ci, donc en septembre. Sachant que la Fed s'apprête à commencer à baisser les taux, la question qui suit, c'est : « Où va-t-elle s'arrêter ? » Et pour l'instant, les marchés se disent probablement quelque part dans une zone jugée neutre, ce qui est tout à fait logique, raisonnable dans le contexte actuel. Mais gardons à l'esprit que si on faisait juste prendre la réponse moyenne de la Réserve fédérale à une hausse de taux de chômage comme on vient de le vivre, on parlerait plutôt d'un taux qui pourrait aller autour des 2 %, essentiellement là où on était tout juste avant la pandémie. Encore une fois, je vais être clair : ce n’est pas le scénario de base, on n'est pas là. Mais le message en ce moment, c'est qu'il faut probablement s'attendre à certaines surprises encore au niveau des taux d'intérêt, ce n'est pas du tout impossible.
Maintenant, si on fait le même exercice avec la Bourse, comment elle a réagi historiquement autour de hausses du taux de chômage comme on vient de le vivre? Mais ce qu'on voit, c'est que, en moyenne, les marchés étaient souvent déjà à la baisse, seulement que le chômage augmente. Une baisse qui se poursuivait encore dans les mois suivants, pour ultimement tout de même finir avec des gains sur un horizon de 12 mois. Et ce n'est pas exactement la trajectoire qu'on voit sur les marchés en ce moment, Je le disais, la tendance est toutes fins pratiques à la hausse au niveau de la Bourse. Et ce n'est pas complètement surprenant, non plus, qu'on ne suive pas exactement cette trajectoire-là, sachant que derrière la moyenne se cache, en fait, toute une étendue de trajectoire historique, avec, par exemple, à la fois un gain et une perte de 40 % à un certain moment, ce qui fait en sorte que tant les optimistes que les pessimistes peuvent probablement conclure ce qu'ils désirent. Mais dans notre esprit, ça traduit un environnement boursier qui est probablement effectivement plus fragile à court terme, ce qui ne veut pas nécessairement dire des pertes à moyen terme. De là l'importance, pour les investisseurs, de garder le cap devant les fluctuations inévitables qui sont probablement effectivement devant nous.
Alors si je conclus avec trois points clés à retenir. Je le disais, dans l'ensemble, les marchés sont toujours assez positifs. Le portrait est plutôt vers de plus en plus pour les obligations, qui ont repris un peu de terrain en surpassant même les liquidités face à une hausse du taux de chômage aux États-Unis, qui vient confirmer que maintenant est le temps, au niveau de la Fed, de baisser les taux d'intérêt. Et pour les investisseurs ça implique probablement une fin d'année un peu plus volatile. Mais la bonne nouvelle là-dedans, c'est qu'avec l'inflation qui prend le second rôle – vous voyez, je n’ai pas parlé d'inflation aujourd'hui, je pense que c'est une première –, pour les obligations, ça veut dire qu'on peut davantage compter sur elles pour jouer leur rôle de diversificateur si, effectivement, l'économie était vouée à ralentir davantage.
C'est ce qui conclut pour aujourd'hui. Merci d'avoir été à l'écoute. On se reparle en décembre.
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