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Dans cette publication trimestrielle, les experts du bureau du chef de placements de Banque Nationale Investissements examinent et démystifient plusieurs croyances populaires en matière d'investissement. Ce guide du marché et des tendances économiques est une référence pour les investisseurs actifs.

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Impact économique

Afin de vous éclairer et de stimuler votre réflexion face au contexte actuel, Stéfane Marion et Denis Girouard se penchent sur l’actualité économique et vous partagent leurs perspectives via nos vidéos informatives mensuelles.

12 novembre 2025

14 octobre 2025

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui nous sommes le 12 novembre 2025 et comme à l'habitude, je suis en compagnie de notre économiste en chef, Stéfane Marion. Bonjour Stéfane.

Bonjour Denis.

On va parler de taux d'intérêt pour débuter.

On a plein de choses à se parler aujourd'hui Denis, mais effectivement, commençons par les taux d'intérêt. La Banque du Canada, 9ième baisse de suite depuis la dernière fois qu'on s'est vu, à 2.25. La Banque considère que maintenant sa politique est neutre et peut-être qu'elle en a fait assez. Remarque l'écart considérable avec les États-Unis, donc l'apport du stimulus monétaire a été quand même important de ce côté-ci de la frontière.

Pourtant l'économie canadienne ne va pas aussi bien que cela donc c'est normal qu'on arrête la baisse des taux en ce moment-ci?

Ben la Banque a dit, « Écoutez, selon ma prévision, si ça continue comme ça, peut-être que je suis justifié d'arrêter ». Parce que la réalité Denis, c'est sans que l'économie, euh bon, on casse rien présentement, mais il y a quand même une amélioration substantielle dans les derniers mois. Donc la croissance, elle est peut-être pas aussi rapide que l'on voudrait mais elle est quand même au rendez-vous plus qu'on pensait. Donc dans ce contexte-là, la Banque centrale dit, « Ben écoutez, il y a peut-être d'autres éléments qui me disent que au-delà de la politique monétaire, y a peut être d'autres choses qui devront se passer sur l'économie canadienne à partir de maintenant puis que moi j'ai joué mon rôle ».

On a quand même eu une surprise sur l'emploi?

Ouais, bien donc.

C'est une grande surprise.

Oui parce que ça fait 2 mois de suite que on crée beaucoup plus d'emplois que prévu, de sorte que moi j'ai été surpris moi-même, Denis, là. Taux de chômage qui baisse, rebaisse sous la barre du 7%. L'autre chose c'est les salaires sont aussi en augmentation, donc le pouvoir d'achat des ménages ne se dégrade pas donc ça t'amène un petit peu plus de résilience pour l'économie dans les prochains mois. Il y a encore des incertitudes Denis, mais c'est moins pire qu'on pensait. De là le nouveau positionnement de la Banque Centrale.

D'autant plus que la création d'emplois est dans le secteur privé, ce qui est très porteur.

Même étonnant, mais porteur très certainement.

Ça va un peu à l'encontre de tout ce qu'on entend.

Oui. Cela étant dit, j'aimerais juste amener un certain bémol, voyez la tendance au U.S. qui se dessine avec de moins en moins de croissance. On parle même potentiellement d'emplois négatifs aux États-Unis dans les prochains mois. Au Canada, remarquez qu'on a eu des séries d'emplois qui sont beaucoup plus volatiles qu'aux États-Unis. À savoir si on a encore brisé la tendance par rapport aux États-Unis. Ça reste à voir Denis, mais force est de constater et d'admettre que, au niveau de l'emploi privé, ça a été bien meilleur qu'on pensait bien qu'il y a une composante d'emploi temporaire qui était très présente au mois d'octobre. Mais oui, Denis. C'est beaucoup moins pire qu'on pensait.

Puis en même temps, on a eu notre Budget fédéral finalement.

Ben c'est ce qui nous amène à un des dénouements intéressants. On avait parlé le mois passé, on a besoin de, à Ottawa parlait d'un budget générationnel. Nous on pensait, bien la définition générationnelle, montre-moi un déficit de 3%, 100 milliards. Bon, peut-être que le budget n'était pas générationnel, mais y avait quand même un effort dans ce sens-là. Puis c'est pour ça que la Banque du Canada donne une petite gêne, parce que là, j'ai la part d'un stimuli budgétaire qui se pointe à l'horizon. Puis ce qu'on remarque Denis, c'est bon, au lieu d'être à 100 milliards comme nous on pensait, on a quand même un déficit à 80 milliards, donc ça demeure porteur, d'autant plus que il est alimenté pour les prochaines années par la ligne bleue qui sont des investissements que on veut débloquer avec moins de réglementation de façon à amener plus d'investissement du secteur privé au Canada. Denis, c'est la première fois en une décennie qu'Ottawa admet qu'ils ont été une partie du problème et qui ont miné la croissance de l'investissement des entreprises. Donc, remarque que le plan d'Ottawa, c'est de ramener l'équilibre au niveau du déficit, de la balance d'exploitation, donc les dépenses courantes du gouvernement à l'équilibre ou en surplus d'ici 3 ans. Mais, remarque, des investissements dans l'économie canadienne sont considérables. On parle de 280 milliards, dont 30 milliards ont été annoncés dans le nouveau. Donc, Denis, ça laisse encore une fois espérer que finalement, on met les conditions en place pour que l'investissement se dirige vers le Canada en 2026.

Mais Stéfane, cette nouvelle approche de présenter le déficit est très intéressante. Parce que là on parle à la fois d'un déficit qui est grand, mais en même temps qu'il y a des investissements importants qui sont porteurs dans le futur, ce qu'on ne voyait pas dans le passé, alors qu'ici là c'est quand même, même si on a des déficits, on dit, ben c'est porteur d'espoir.

Oui, parce que c'est un déficit, c'est un budget qui est structurant Denis, parce que l'objectif c'est d'augmenter la croissance à long terme de l'économie canadienne. Donc on est de là d'envoyer des chèques au ménage, puis que ça passe dans la consommation sans voir un effet pérenne pour l'économie. Là c'est l'effet pérenne vient de l'engagement d'investir, mais aussi d'y aller avec de la déréglementation et peut-être même d'ouvrir la porte à ramener de l'investissement des fonds de pension en vendant certains actifs du gouvernement. Donc beaucoup plus porteur que ce qu'on a vu dans les dernières années. Donc c'est une bonne nouvelle ça.

Puis en même temps, mais le marché boursier continue à performer comme jamais vu.

Ben comme il performe très bien comme il y a eu, la dernière fois que c'est arrivé, ça fait quand même un bon bout de temps. La dernière fois que c'est arrivé, c'est en 1993. Remarque qu'à l'époque les Blue Jays avait gagné la Coupe.

Ils ont passé proche.

La série mondiale, c'est ça, tu vois il y a des similitudes. Donc on se rendra peut-être, on finira peut-être pas l'année à plus de 25% comme en 93 parce qu'ils ont pas gagné la série mondiale, mais la réalité c'est que ce budget, la performance du S&P/TSX, ça reflète aussi les anticipations à l'effet que Ottawa allait dévoiler un budget qui soit porteur pour l'investissement et pour les bénéfices des entreprises à moyen terme. Si on enlève la réglementation, ça ne peut qu'être porteur. Donc je peux pas promettre qu'une performance aussi bonne en 2026, mais remarque que la performance du S&P/TSX, quand même, elle est à souligner cette année. Il reste un, bon, un petit peu plus qu'un mois avant la fin de l'année, mais c'est une performance à souligner. Donc le marché boursier n'a pas été déçu par le budget, puis ça c'est important Denis.

Ils comprennent l'aspect investissement dans ce budget-là, au-delà du déficit.

Absolument. Je pense que la nature du déficit, puis c'est surtout l'appuyer de réglementation, puis aussi peut-être d'une nouvelle politique énergétique qui va être annoncée dans les prochaines semaines. Donc on semble mettre, remettre sur rail le potentiel de réindustrialisation de l'économie canadienne. Tu te rappelles la dernière fois qu'on s'est parlé, le secteur manufacturier canadien est devenu plus petit que celui de l'Irlande qui a une population seulement de 5 millions, c'est absolument anormal. Donc maintenant on met les conditions en place pour se réindustrialiser. Puis Dieu sait qu'on a les outils pour le faire, mais ça prenait cette réglementation-là ou ce type de budget-là pour peut-être délier, ramener plus d'investissement au Canada.

Et par ricochet, mais le dollar canadien quand même fait vraiment bien.

Ben, le dollar canadien aussi a réagi, Denis, parce que, tu sais au début novembre, on était allé frapper, on s'est déprécié à en deçà de 1.41. Là on semble, il semble que le huard atteint une altitude de croisière qu'on essayait de découvrir, donc le budget peut être porteur Denis, mais il y a des conditions. J'ai quand même besoin, au cours des prochains mois, de plus de visibilité par rapport à l'accord de libre-échange parce qu'un des autres dénouements importants depuis la dernière fois qu'on s'est vu, c'est qu'il y a eu cette interruption au niveau des négociations sur le commerce national entre le Canada et les États-Unis, ça, ça doit reprendre. Donc le budget, c'est une condition nécessaire, mais c'est pas suffisant. J'ai besoin aussi de ramener le Canada et les États-Unis à la table de négociations pour donner de la visibilité aux entreprises. Si j'investis puis j'ai pas de visibilité par rapport à l'accès au marché américain, c'est beaucoup plus difficile. Donc on a mis les bons éléments en place, maintenant c'est l'exécution qui va primer Denis.

Ben merci Stéfane, merci à vous tous, je vous dirai pas au mois prochain parce qu'aujourd'hui, c'est ma dernière présentation avec Stéfane mais j'aimerais surtout remercier vous tous qui nous ont écouté en temps continu. Merci de vos encouragements, merci aussi de vos idées, on apprécie les lire énormément. Je tiens à remercier l'équipe du plateau, toutes les techniciens, toute l'équipe technique, ça a été un plaisir de faire les capsules économiques. Merci à Stéfane et longue vie au réseau et le mois prochain, avec quelqu'un de nouveau.

Puis Denis, ça a été un privilège, merci énormément.

Merci Stéfane.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Nous sommes le 14 octobre 2025, je suis en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion. Stéfane, en l'absence de nouvelles économiques dues aux considérations budgétaires aux États-Unis, en attente du budget de notre gouvernement, Monsieur Carney, on va parler différemment aujourd'hui, des choses différentes, de performance surtout, mais aussi de l'or.

Oui, je te dirais qu'en l'attente de toutes ces nouvelles-là Denis, il n'en demeure pas moins que c'est un autre mois, un autre quart au niveau de la bourse donc c'est comme ces investisseurs ne s'inquiètent pas trop, plus de 30% de rebond depuis le mois d'avril donc un nouveau record en octobre, Denis. Je peux pas te promettre de nouveaux records mois après mois d'ici la fin de l'année donc on verra parce qu'il y a un peu plus d'incertitudes qui se rajoutent mais oui, un autre bon mois pour la bourse.

Et tous les indices font bien donc tous les investisseurs devraient être quand même heureux.

C'est généralisé, puis s'il y a un type d'investisseur qui fait bien cette année, c'est les investisseurs canadiens. Donc en dehors des pays émergents, on remarque que la bourse canadienne fait bien, mais quelqu'un qui avait un portefeuille relativement équilibré, action, obligations, toutes les classes d'actifs sont en hausse cette année. Donc, malgré l'incertitude de guerre tarifaire, c'est un millésime à savourer pour les investisseurs canadiens, ce qui était pas à prévoir en début d'année, n'est-ce pas?

Et les indices boursiers au Canada quand même, c'est une séquence assez enviable.

Ben pour mettre le 20.7% en perspective Denis, sur un horizon de 3 trimestres, ce qu'on vient de faire, la dernière fois qu'on a une performance aussi bonne, plus de 20% de croissance en bourse canadienne, faut retourner à la sortie de la grande crise financière en 2009. Puis avant ça Denis, je te ramène en 1999 juste avant l'implosion de la bulle du Nasdaq, donc c'est très rare là que le Canada surperforme comme ça. L'indice mondial, mais aussi les États-Unis avec une divergence aussi grande, donc vraiment un millésime à savourer pour les investisseurs canadiens.

Non seulement le chef global est bon, mais tous les sous indices à l'intérieur du TSX sont excellents aussi.

Ben tout le monde est en croissance. Cela étant dit, il y a que 3 secteurs qui battent le 20.7%. Il y a le secteur des banques, il y a le secteur de la haute technologie, mais surtout Denis, je mets l'attention sur le 76% de croissance du secteur des matériaux, puis y avait une classe d'actifs à l'intérieur des matériaux qui a brillé dans tout ça Denis.

Ouais, faut parler de l'or.

Ce qui nous amène à parler de l'or. Donc, les aurifères font très très bien cette année, donc ils ont plus que doublé, les actions des compagnies aurifères, de sorte que la capitalisation boursière des aurifères atteint plus de 11%. Si on retourne au début des années 70, c'est presque un record, Denis. Si j'avais à faire une prévision, c'est que, d'ici la fin de l'année, les aurifères vont surpasser leur record de tous les temps au niveau de leur pondération dans la bourse canadienne. Donc, ça explique quand même une bonne partie de la performance de la bourse cette année.

Mais ça c'est dû au prix de l'or qui arrête pas de continuer à augmenter, là on dépasse les 4000$ U.S. là.

Oui, parce que là à plus de 4000$, si on ajuste pour l'inflation, Denis, en fait, faut pas oublier que ce n'est que seulement que cette année en début d'année que le prix de l'or a surpassé son record de tous les temps qui était établi en 1980. Bon à l'époque, en 1980, le prix de l'or était beaucoup plus bas, mais ajusté en dollars de 2025, c'était un équivalent de 2800. On a commencé l'année en bas de ce niveau-là Denis, puis maintenant on est à plus de 4000$ comme tu le mentionnais. Donc la question, est-ce qu'il y a encore un potentiel haussier pour cette classe d'actifs qui est souvent perçu comme un alternatif dans un contexte géopolitique incertain?

Puis on le voit aussi, c'est que les banques centrales continuent à acheter de l'or comme réserve, peut-être au détriment du dollar américain.

Ben s'il y a une personne qui a de l'expérience à savoir si les banques centrales ont un impact sur les marchés financiers c'est bien toi avec le secteur obligataire, mais ce qu'on voit depuis quelques trimestres, c'est qu'il y a eu une accumulation importante par les banques centrales, plus de 36000 tonnes maintenant sont détenues par les banques centrales en réserve officielle, ce qui nous amène à peu près une détention de quart des actifs des banques centrales maintenant et détenus en or, ça c'est pour l'ensemble de la planète, Denis. Remarque que pour la Chine on est encore en deçà de 8%, donc c'est pour ça que je dis qu'on doit pas sous-estimer l'impact des banques centrales, peut-être dans les prochains trimestres.

Les banques centrales détenaient surtout des bons du Trésor américain. Pour la première fois on voit que, en fait, c'est l'or qui surpasse comme réserve les bons du Trésor.

Ouais parce que je m'attendais à ce que tu me poses une question, parce qu'à 26%, ça semble exagérer si on regarde depuis 2000, mais avec une perspective historique de plus long terme, le fameux 26%, il est relativement, il est très loin des sommets de près de 40, 50% des réserves qui étaient détenues par les banques centrales en or. Mais t'as raison de constater que les actifs détenus en bons du Trésor américain sont tombés à un bas, si on exclut la COVID, des années 90. Donc, il y a un impact des banques centrales important. C'est pas juste de la spéculation des investisseurs de tous les jours, c'est vraiment, il y a aussi une demande institutionnelle pour les aurifères dans une vue de diversification étant donné que ces banques centrales là se disent, ben, qu'est-ce que je fais avec mes bons du Trésor américains quand je connais pas trop trop la politique protectionniste des Américains.

C'est ça. Non seulement ils en ont acheté, mais ils disent qu'ils vont continuer à en acheter encore.

Ben c'est ça qui peut sembler paradoxal, à 26% on dit bien, ils en ont soupé d'acheter de l'or, mais au contraire, en 2025, c'est la première fois depuis que les données sont disponibles que j'ai 43% des banques centrales qui se disent prêts à en acheter davantage. Pourquoi? Parce qu'ils ont cette vision que le dollar américain va prendre un rôle moins grand au niveau de la trame de Fonds mondial, au niveau des échanges de biens et de services à moyen terme.

Rapidement, changeons de sujet, les tarifs ça fonctionne.

Ben les tarifs ça fonctionne. Je pense que ça fonctionne à aider à promouvoir le prix de l'or, Denis, dans un contexte au 3e trimestre. En date du 3e trimestre, c'est la coquette somme de 360 milliards annualisés qui est collectée par les douaniers américains. Denis, la cible de fin d'année c'est 500 milliards, donc je pense que c'est dans ce contexte-là. Est-ce que 500 milliards amènent plus d'inflation? Est-ce que ça pourrait amener plus de volatilité sur les marchés? Je pense c'est la raison pour laquelle les banques centrales, mais aussi les investisseurs en général, se réfugient dans le prix ou dans la commodité or pour le moment.

Ben merci Stéfane et merci à vous tous de nous écouter. Mais surtout ne manquez pas notre prochain rendez-vous en novembre.

Perspective immobilière

Bonjour à tous et merci de vous joindre à nous pour votre capsule sur les perspectives immobilières du jeudi, 28 novembre 2024. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Matthieu Arseneau, salut Matthieu. 

Salut Simon.

Et d'Andrée Desrosiers.

Bonjour Simon. 

Bienvenue Andrée. Notre sujet du jour, hypothèque à taux fixe ou hypothèque à taux variable? Lequel est le plus avantageux? Mais avant d'en parler avec Andrée, discutons tout d'abord avec Matthieu des récentes données macroéconomiques qui, évidemment, influencent le marché immobilier. Matthieu, de nombreux événements sont survenus depuis notre dernière discussion, qui ont un impact évidemment sur les perspectives économiques. D'abord quelles sont les implications du balayage républicain aux élections présidentielles américaines pour la croissance économique, mais aussi pour les taux d'intérêt? 

Oui Simon, vraiment, toute une actualité économique au cours des dernières semaines. L'élection, le balayage républicain a des implications pour le Canada pour les 4 prochaines années. A amené à un niveau d'incertitude plus élevé. On a qu'à penser au risque de tarifs, l'actualité nous l'a montré récemment. Évidemment, des risques aussi de mouvements migratoires vers le Nord avec les risques ou les menaces de déportation d'immigrants aux États-Unis. Mais l'élément que je voulais parler davantage aujourd'hui, c'est beaucoup plus l'impact sur les taux d'intérêt. Puis ça, il faut que les gens soient conscients. Ce qui se passe au sud de la frontière a des impacts sur les coûts de financement au Canada. Je vous montre un graphique pour moi qui est très parlant. On le sait, on en a déjà parlé, la situation budgétaire Américaine avec des déficits élevés, mais pourrait être encore plus élevé si l'on se fie aux promesses de Trump pendant la campagne. L'université de Pennsylvanie a fait des calculs et nous montre des déficits en pourcentage du PIB plus près de 8% alors que c'était 6% qui était anticipé. Donc s’il va de l'avant avec ces promesses là, ça pourrait signifier un gouvernement qui stimule encore plus l'économie dans un contexte où la Réserve fédérale tentait de calmer l'économie. Donc vraiment, on pèse sur l'accélérateur du côté des dépenses ou en baissant les taxes aux États-Unis et de l'autre côté la Réserve fédérale, qui tente de calmer l'inflation. Donc ce qu'on observe de quelque chose d'assez atypique à ce moment ci. C'est la Réserve fédérale est en mesure de commencer à baisser les taux d'intérêt, 75 points de base jusqu'à présent. Mais les taux 10 ans ont monté depuis le mois de septembre. Et ce qu'on voit, c'est un contexte où les taux d'intérêt sont beaucoup plus élevés que lorsque Trump a pris le pouvoir en 2016. Donc à l'époque il avait un stimulus, il avait stimulé l'économie, mais là à ce moment-ci, on va avoir une Réserve fédérale qui pourrait mettre un certain frein à ces dépenses là pour contenir l'inflation qu'on voit à ce moment ci. Donc on est vraiment dans un contexte très différent. Mais ce qui est important c'est que oui, l'économie américaine a peut-être besoin de ces taux plus élevés là étant donné le contexte économique, mais étant donné les corrélations de taux d'intérêt à travers le monde, il y a beaucoup de pays qui ne peuvent pas ou ça serait inapproprié de composer avec ce relèvement des taux d'intérêt là. Donc, on a la plus grosse économie mondiale qui monte les taux d'intérêt, mais ça va se refléter sur les taux d'intérêt mondiaux et peut être un frein pour d'autres économies: la zone euro, la Chine qui connaît des difficultés à ce moment-là, puis le Canada aussi, qui montre beaucoup plus de faiblesses. 

Donc des impacts importants. Ce que je comprends Matthieu, c'est que la capacité d'abaisser le taux directeur aux États-Unis semblent désormais un petit peu plus limité. Qu'en est-il pour le Canada?

En effet, c'est exactement. Les révisions de baisse de taux pour l'année prochaine ont été révisées à la baisse là, aux États-Unis. Par contre, le contexte économique, comme je l'ai mentionné, tout à fait différent quand on regarde, par exemple, le marché du travail. Il y a une certaine stabilisation du taux de chômage après une augmentation depuis 2022. Mais quand on regarde la cohorte principale des travailleurs, les 25 à 54 ans, on voit que le taux de chômage continue de monter. Et voyez le contraste, la divergence avec les États-Unis. Donc on se retrouve à ce moment ci à des niveaux similaires à ce qu'on avait en en 2017 en termes de taux de chômage, quand même substantiellement plus élevé que ce qu'on avait avant la pandémie. Donc vraiment, on a une économie refroidie par les taux d'intérêt, puis ça se reflète sur les pressions inflationnistes intérieurs. Quand on regarde des économistes qui se passent pour avoir le pouls de l'inflation domestique, on regarde beaucoup ce qui se passe dans les services, beaucoup plus corrélés avec les salaires. Aux États-Unis, ça roule à du 4. 4% dans les services de base, excluant le logement, c'est seulement 1.3% au Canada. Donc ça se reflète même sur l'inflation que l'économie, elle a été clairement beaucoup plus refroidie de ce côté-ci de la frontière par les taux d'intérêt élevés. Et dans un tel contexte, oui, on pense qu'il faudra que la Banque du Canada continue de baisser les taux. Et même pour compenser le relèvement des taux dans la portion longue des taux des taux 5 ans, les taux 10 ans montent ces dernières semaines. Mais moi, pour moi, c'est un argument de plus que la Banque du Canada doit peut-être poursuivre dans cette direction-là à une vitesse importante. Donc pour nous, même si indirectement l'économie américaine peut bien faire, ça va avoir un impact sur les exportations en supposant qu’il n’y a pas de tarif, de l'autre côté c'est clairement le relèvement des coûts de financement. Nous, à notre avis, la Banque du Canada doit continuer de ramener les à des taux neutres plus proches de 2%. Évidemment, si on a le gouvernement fédéral qui commence à faire des transferts aux ménages comme qui a été annoncé récemment, mais peut être ça va limiter la marge de manœuvre à la Banque du Canada d'abaisser les taux aussi bas qu'on le pensait à 2%, peut-être plus du 2.25% 2.50% à la fin de l'année prochaine. Mais clairement, on a une économie qui a vraiment besoin de taux d'intérêt plus bas. 

Donc situation pas si simple. Le gouvernement a annoncé récemment un frein supplémentaire sur la croissance de la population canadienne pour les 3 prochaines années. C'est quoi les implications de cette nouvelle annonce là sur le marché immobilier?

Et on en a parlé ces dernières— dans les dernières capsules. Clairement, on est dans une situation de pénurie de logements au Canada qui perdure là, étant donné la croissance démographique qui est demeurée très vigoureuse là même au cours du dernier trimestre. Donc le gouvernement semble— a un peu reconnue que ça va être bien difficile d'augmenter l'offre pour rétablir rapidement la situation. Donc dans un tel contexte— puis on avait parlé aussi le taux de chômage des immigrants qui montait de façon importante, ce n’était peut-être pas le meilleur contexte pour accueillir des nouveaux arrivants. Donc une crise du logement avec un marché du travail moins porteur. Donc oui, gros coup de frein qui a été annoncé, réduire la présence de résidents non permanents à un rythme plus rapide qu'on anticipait préalablement. Une diminution de résidents permanents également qui a été annoncée, ferait en sorte qu'on aurait une croissance moyenne pour les 3 prochaines années de seulement 0.3% alors qu'on roulait à du 3% ces 2 dernières années. Ce qui ferait en sorte de ramener la moyenne mobile 5 ans à peu près au rythme qu'on avait avant la pandémie qui était un rythme soutenable, puis qui respectait un peu la capacité d'accueil au pays. Qu'est-ce que ça veut dire pour les le l'immobilier? Faut pas dire que si c'est une grosse modération que le marché de l'immobilier va ralentir de façon importante à nos yeux. On l'a vu pour nous, il y a vraiment une accumulation de demandes sur les lignes de côté. Les taux d'intérêt élevés limitaient certains acheteurs. Juste avec une petite amélioration de l'abordabilité ces derniers trimestres, on a vu un regain quand même des ventes de maisons ces derniers mois. Ça c'est intéressant, mais ça vous dit qu'avec ces acheteurs sur les lignes de côté, on n'est pas trop inquiets qu'il y aura une très grande faiblesse dans le marché de l'immobilier. C'est beaucoup plus un retour à la normale ramener des conditions d'abordabilité que ce soit dans le locatif, que ce soit dans les pour les premiers acheteurs de maison. Je pense que c'est ça qui va se produire au cours des prochains mois avec des taux d'intérêt un petit peu plus favorables. 

Donc bonne nouvelle. Encore une fois merci beaucoup Matthieu pour tes commentaires toujours aussi pertinents. Andrée, dans le contexte de baisse de taux d'intérêt anticipé d'ici la fin d'année et aussi évidemment pour 2025, est-ce qu'on devrait opter pour un taux fixe ou un taux variable pour notre hypothèque? 

Très bonne question Simon, et effectivement question qui est très d'actualité. Donc, le choix entre un taux fixe et un taux variable pour une hypothèque dépend de plusieurs facteurs, surtout dans un contexte de taux baissiers. Notre tolérance au risque, notre situation financière et notre vision des tendances économiques à court et moyen terme sont autant d'éléments à tenir en compte dans notre choix. On doit d'abord aussi comprendre le contexte du taux baissier. Lorsque le taux directeur de la Banque du Canada baisse, les banques ajustent leur taux hypothécaires en conséquence. Les taux variables suivent généralement ces baisses de taux et peuvent devenir particulièrement avantageux à court terme. Les taux fixes, quant à eux, bien qu'ils soient souvent plus élevés que les taux variables au moment de la souscription, offrent une protection contre une éventuelle hausse future, mais il faut se rappeler cependant que ceux-ci suivent le taux d'intérêt des obligations à long terme 10 ans dont parlait justement Matthieu tout à l'heure et non le taux directeur de la Banque du Canada. Par conséquent, une baisse d'un quart de point du taux directeur ne signifie pas nécessairement que les taux fixes vont baisser d'autant. Il faut donc bien comprendre ce contexte-là avant de prendre notre décision.

Excellent point, effectivement Andrée, il y a plusieurs personnes qui pensaient que quand on baisse le taux directeur tous les taux fluctuent dans la même direction. Cependant comme tu viens de nous l'expliquer très clairement, ce n’est pas le cas car les taux sont influencés par des facteurs qui sont distincts.

Cela étant dit, quels sont les avantages de l'un et de l'autre? Si on regarde du côté du taux variable, bon ben vous devriez considérer un taux variable si vous pensez que les taux vont continuer à baisser ou le resteront bas pendant une période prolongée. Même chose si vous avez une certaine tolérance au risque et vous avez la capacité financière d'absorber les fluctuations potentielles à la hausse. Aussi si vous souhaitez profiter de pénalités plus basses advenant le cas que vous deviez rembourser votre hypothèque parce que les pénalités sur des taux variables sont moins élevés que sur les taux fixes, certaines institutions aussi offrent la possibilité de passer à un taux fixe si les taux augmentent. Du côté des taux fixes, vous pourriez considérer un taux fixe si vous préférez la stabilité et que vous souhaitez éviter certaines incertitudes, si vous pensez que les taux naturellement pourraient remonter à moyen terme et si vous avez une capacité budgétaire limitée pour venir absorber d'éventuelles hausses soudaines de vos versements. 

Donc encore une fois, Andrée là, le choix ne va pas automatiquement vers l'un ou vers l'autre. Et ce, même si nous sommes dans un contexte de taux baissier. Comme tu viens de le dire, on doit s'assurer de prendre en compte d'autres éléments dans notre décision. 

Tout à fait. Simon, il ne faut pas oublier aussi que certaines institutions financières offrent à leurs clients la possibilité d'avoir des hypothèques à taux mixtes ou à plusieurs tranches, soit une partie en taux fixe et une partie à en taux variable. Fait que ça, ça permet aussi de combiner les avantages de l'un et de l'autre, en réduisant les risques et en profitant partiellement des baisses de taux. En résumé, dans un contexte de taux baissier, un taux variable peut sembler plus avantageux à court terme, mais ça reste un pari sur la direction future des taux. Si vous êtes confortable avec un peu d'incertitude, le taux variable peut maximiser vos économies. Par contre, si vous privilégiez la tranquillité d'esprit, le taux fixe est une meilleure option. Encore ici, tout dépend de votre profil financier et de vos objectifs à court et long terme. Pour vous aider dans votre choix, comme d'habitude, n’hésitez jamais à consulter un spécialiste hypothécaire qui pourra évaluer votre situation personnelle et bien vous conseiller dans votre choix.

Merci beaucoup Andrée et j'espère tout le monde que les informations que tu nous as partagées vont être utiles. Quant à nous, on se reparle dans quelques semaines pour une prochaine capsule sur les perspectives immobilières. Merci beaucoup.

Nos spécialistes de la Banque Nationale, décodent les dernières tendances du marché immobilier en abordant notamment les taux d'intérêt, le marché de la revente et les prévisions pour les prochains mois.

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