Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui
nous sommes le 2 mai 2025, je suis comme à l'habitude en compagnie de
notre chef économiste Stéfane Marion. Bonjour Stéfane.
Bonjour Denis.
On fait un retour sur les rendements.
Que de bouleversement depuis un mois. Je dirais Denis, que toutes
les classes d'actifs sont redevenues positives, année à date donc en
date du premier mai, sauf pour une.
On imagine.
Les États-Unis, donc encore un manque à gagner année à date, une
certaine incertitude au niveau de ce qui se passe avec les politiques
économiques de la Maison Blanche.
Oui, puis parlant de politiques économiques, ben les tarifs ça
bouge. Là depuis notre dernière rencontre, ils ont commencé à
diminuer, mais qu'en est-il?
Ben c'est ça, donc y a une remontée un peu partout parce que bon, la
Maison Blanche est en train de revoir à la baisse ses tarifs. C'est
vrai Denis, qu'on est passé de 32% à 26%.
En moyenne.
En moyenne, puis maintenant on est à 23%, donc il semble y avoir une
certaine volonté de Washington d'exempter certains produits, mais à
23% Denis, il en demeure pas moins qui a un impact au niveau de
l'économie, donc on verra ce que comment ça se transmet au niveau des
bénéfices au cours des entreprises, au cours des prochains trimestres,
évidemment avec bénéfices des entreprises, on parle de l'emploi et
donc la robustesse l'économie en général.
Puis, depuis notre dernière rencontre, on parle encore beaucoup plus
de stagflation, donc les prix, la productivité, il semble y avoir une
vraiment une, pas une dichotomie, mais les 2 suivent là une ligne qui
est inversée, mais pas bonne.
Non, puis en fait ce qu'on sait Denis, c'est que le PIB était
négatif au premier trimestre, légèrement négatif, mais au niveau des
entreprises manufacturières aux États-Unis, je peux confirmer que la
production était négative. Par contre, le prix monte parce que les
tarifs montent, donc l'impact sur le plan d'affaires des entreprises
américaines est bien palpable. Plusieurs entreprises refusent
maintenant de donner des prévisions par rapport à la croissance du
bénéfice parce que ils ne savent plus sur quel pied danser par rapport
à la tarification à laquelle ils devront faire face au cours des
prochains trimestres. Mais oui, Denis, l'enjeu que l'on voit
présentement, c'est que le prix payé par les entreprises est plus
élevé alors que la production est en baisse. Donc, il semble y avoir
une contraction sur les marges bénéficiaires. Et contrairement à la
période pandémique, je ne reçois pas de chèque du gouvernement pour
stimuler la consommation donc la capacité de passer les hausses de
prix, elle est beaucoup moins probante, donc, ce qui pourrait dire des
plans d'affaires moins agressifs au cours des prochains trimestres et
peut-être un marché de l'emploi plus mou.
Parlons de l'emploi, aujourd'hui c'est le chef de l'emploi aux
États-Unis, une surprise parce que la création d'emplois était un
petit peu plus grande que attendue, et puis le taux de chômage
relativement stable par rapport au mois précédent.
C'est vrai Denis, il ne faut pas être complaisant par rapport à ça
parce qu'en général lorsqu'une compagnie fait face à des incertitudes
au niveau de son plan d'affaires, elle va attendre une confirmation
que les commandes ne sont pas au rendez-vous avant d'impacter
l'emploi. Donc tu as absolument raison de souligner que le taux de
chômage aux États-Unis est à peu près stable à 4.2% depuis la 2e
moitié de 2024, donc c'est en forte hausse par rapport à 3.6%, Mais
sur une base historique, ça semble pointer vers une certaine
résilience, mais encore une fois pour pas être complaisant parce que
je pense qu'en 2e moitié de l'année, la baisse de production pourrait
se refléter sur le marché de l'emploi. Et c'est ça qui est à même de
faire reculer le président de façon plus agressive au niveau des tarifs.
Ce matin le président était content, là.
Oui oui oui, mais faut pas être complaisant non plus parce que
toujours ce délai-là. Mais la raison c'est tant et si longtemps qu'il
y a cette résilience-là, il va dominer la ligne dure au niveau des
tarifs risque de demeurer ce qui fragilise peut-être les bénéfices et
donc faut pas non plus ambitionner trop avec la remontée de la bourse
présentement à 26%, les tarifs demeurent, ou à 23%, ils demeurent prohibitifs.
Ouais, puis si on s'en vient au Canada, ben même chose un petit peu,
production industrielle à la baisse, le PIB à la baisse, c'est pas
beau, les chiffres sont pas bons.
Ben, on est frappé nous aussi, sauf que contrairement aux
États-Unis, on semble avoir une croissance positive au premier
trimestre. Cela étant dit Denis, avant on a une croissance de la
population qui demeure quand même très élevée par rapport à la moyenne
du OCDE.
Ouais le graphique dément un peu la situation, on voit une baisse
mais ça reste une baisse à partir du niveau très haut.
Donc, on a une croissance comme tu dis population 2.8%, on est à la
baisse de 3.6%. Remarque, par contre, le PIB à 1.6%. Ce qui est
anormal pour l'économie Denis, c'est d'avoir la ligne bleue qui croit
moins rapidement que la ligne rouge. Ça veut dire que sur une base par
habitant, j'ai une décroissance de l'économie et ça, ça doit
absolument être corrigé par nos politiciens. Fort heureusement, on a
eu une élection.
Dans les 2 cas, que ce soient les conservateurs ou les
libéraux, puis c'est les libéraux qui ont gagné, on parlait quand même
d'améliorer l'économie. Ça, c'est un chantier important pour le
Premier ministre Carney. Je dois corriger cette situation-là.
Cette situation-là va se corriger par des investissements qui
doivent être faits par tout le secteur manufacturier dans le fond.
Mais comment en arriver à stimuler l'investissement des entreprises
qui stagnent depuis une décennie, ce qui est sans précédent dans
l'histoire canadienne. Tu l'as dit Denis, et je dois améliorer la
visibilité pour nos entreprises. Donc, il faut absolument que Monsieur
Carney soit en position de renégocier l'accord de libre-échange avec
les États-Unis et le Mexique, sinon qui va s'établir ici, ne sachant pas-
Surtout de la compétition au Sud va être encore plus grande parce
que les corporations à travers la planète vont vouloir aller aux
États-Unis pour avoir accès au marché américain compte tenu de la
politique américaine.
C'est absolument vrai, donc je dois enlever cette incertitude-là,
donc relier-
Donc il faut améliorer la fiscalité ici.
Corriger.
Au plus compétitif.
Oui, corriger les accords de libre-échange, donner une visibilité à
ce niveau-là, mais en même temps s'acheter un peu de temps en même
temps en corrigeant les incongruités de l'économie canadienne. La
fiscalité qui est beaucoup trop onéreuse pour les entreprises
canadiennes dans un contexte de la devise s'apprécie, on en a parlé la
dernière fois. L'autre chose, Denis, les barrières interprovinciales,
il faut les faire tomber, là.
On en parle beaucoup, mais y a pas grand chose qu'on entend là comme réalisation.
Ben c'est ça, c'est le chantier de Monsieur, Monsieur Carney n'aura
pas le temps de reprendre son souffle là faut vraiment s'attaquer à
cette incertitude.
Il faut qu'il rencontre Monsieur Trump mardi prochain, la première chose.
Ça commence par ça, puis aussi il faut parler de toute la
réglementation au Canada. On en a peu parlé pendant l'élection
canadienne, mais là l'élection est derrière nous pour Monsieur Carney,
c'est de faire en sorte -
Faut passer à l'action.
Ah oui, ah oui, il faut passer à l'action, puis c'est le graphique
le plus important, si on est canadien, c'est ça. Nos entreprises
doivent investir au Canada, il faut stimuler cette ligne rouge.
Remarquez qu'aux États-Unis l'investissement des entreprises a doublé,
Denis, depuis une dizaine d'années, c'est pas le cas au Canada. C'est
ce qui fait en sorte de nous remettre sur la voie d'une économie en
bien meilleure santé. Puis, qui sait, de résorber l'écart de
valorisation entre le marché boursier canadien et américain, ça passe
par là, Denis.
Et bien, beaucoup de choses à venir. Merci Stéfane, merci à tous de
nous écouter. On se revoit début juin, au revoir.