Bonjour tout le monde, bienvenue à notre capsule Impact économique.
Nous sommes le 9 décembre 2025. Je veux remercier mon collègue Denis
Girouard qui a mené cette capsule de main de maître avec Stéfane
pendant 2 ans et lui souhaiter une bonne retraite après plus de 30 ans
de carrière prolifique à la Banque Nationale. Denis, merci beaucoup
pour tout ce que tu as fait pour nous. Je vais me présenter, Nancy
Paquet. Je suis à la tête de Gestion de patrimoine à la Banque
Nationale et aujourd'hui j'ai le privilège d'animer pour la première
fois cette capsule avec Stéfane. Donc Stéfane, qu'est-ce que tu peux
nous dire sur l'année 2025 qui vient de se terminer?
Ben je pensais attirer ton attention en parlant justement de Gestion
de patrimoine et des rendements de marché. Nancy, une excellente
année, une bonne cuvée. Toutes les classes d'actifs finissent en
territoire positif pour le moment, il reste à peine 2 semaines, mais
on pense que ce sera le cas. À noter la performance du S&P/TSX, un
rendement total de 30%.
C'est incroyable.
Oui, oui.
Incroyable.
Bonne cuvée.
Très bonne cuvée.
On la met en perspective.
Certainement, allons-y.
2009.
Wow.
Pour retourner à 2009 mais ça c'est un rebond de crise financière.
Donc en dehors d'une période de récession, le comportement du
S&P/TSX, Nancy, faut retourner dans la fin des années 90 là. Boom
économique, productivité en Amérique du Nord donc. Puis Nancy, on a
pas fini l'année-là, il est encore possible qu'on batte.
C'est encore possible qu'on fasse encore. Et ce qui est intéressant,
c'est que, rappelle-toi, qu'en janvier, quand on a commencé l'année,
on n'aurait jamais cru que les marchés seraient aussi performants.
Ben non, parce qu'on avait l'incertitude de la guerre tarifaire. On
avait aussi beaucoup d'inquiétudes par rapport à l'économie canadienne.
Tout à fait.
Puis Nancy ce qui est quand même un peu formidable, c'est que en
date du dernier rapport d'emploi pour le mois de novembre, le taux de
chômage au Canada est maintenant plus bas qu'en début d'année, donc
moi je m'attendais pas à ça.
On se disait mon Dieu il va avoir des pertes d'emplois massives et
c'est absolument incroyable. Mais tu sais des fois les chiffres de
l'emploi c'est pas nécessairement toujours vrai, on sait pas trop
c'est-tu les bons emplois, des moins bons emplois, t'as-tu des données?
Ben c'est ça parce que ça peut être des gens qui ont quitté la.
La recherche d'emploi.
Exactement. Mais ce coup-là, je veux te rassurer Nancy, ce sont,
c'est une création d'emplois de plus de 360,000 postes cette année.
Note des emplois à temps plein représentent la majorité des emplois.
Puis l'autre chose, Nancy, on remarque bon c'est plus le secteur
public qui domine la création d'emplois. Puis ce qui est intéressant
c'est qu'au niveau du soutien du consommateur canadien, mais c'est des
emplois qui ont été des industries où la rémunération est au-dessus de
la moyenne. Donc c'est quand même.
C'est de l'argent qui va rester circuler dans notre économie.
Oui c'est, autant la bourse surpris, autant le marché du travail
surprend aussi en 2025.
C'est intéressant. Et donc demain, mercredi, c'est la Banque du
Canada et son annonce. Qu'est-ce que ta boule de cristal nous dit?
Ben Nancy avec des gains d'emploi comme ça, puis un taux de chômage
qui est en baisse, ben la Banque du Canada va demeurer sur les lignes
de côté. Par contre, je peux te dire que la Réserve fédérale a
l'intention de baisser encore ses taux, mais pour le Canada, je pense
qu'on est sur pause puis on devra confirmer si oui ou non la
résilience de l'économie canadienne demeure au rendez-vous avant de
même de penser à des baisses de taux. Donc présentement, le marché est
en train de se dire « Peut-être que la Banque du Canada peut peut-être
même monter les taux en 2026, en supposant un accord avec les
États-Unis, activement libre-échange ».
Ça va être intéressant de voir ça. Et donc est-ce qu'il y a un
impact sur tout ça, sur notre dollar, parce que là, décembre, on a
plusieurs de nos concitoyens qui veulent aller au chaud. Alors comment
va se situer notre dollar canadien?
Ça va être un peu moins cher cette année. Note que le dollar
canadien est à un niveau déjà, on était plus fort au printemps. Mais
là, autour de 138.5, c'est quand même mieux. Le dollar canadien s'est
apprécié de 3 sous depuis les dernières semaines, ce qui reflète, bon,
la nouvelle, les nouvelles attentes par rapport à la Banque du Canada,
mais aussi des meilleures nouvelles quant au budget fédéral, puis des
ententes avec l'Alberta qui pourrait relancer l'économie canadienne.
Tout à fait. Et pour relancer l'économie canadienne, il y a nos
entrepreneurs à nous qui peuvent se lancer, mais il y a aussi des
investissements étrangers qui seraient requis.
Oui, puis pour soutenir le dollar canadien, t'as raison Nancy, il
suffit, il faut ramener de l'investissement direct au Canada. Les flux
nets présentement, ils ont été négatifs pendant les 10 dernières
années. On a 2 trimestres positifs, mais là on revient négatif. C'est
pour ça, de là l'importance de l'accord avec l'Alberta pour lancer un
message aux investisseurs que, si vous voulez faire des centres de
données pour venir au Canada, si vous voulez acheminer de l'énergie
ailleurs ou transformer ressources naturelles, peut-être venir au
Canada, il y a de l'énergie, donc il y a une perception maintenant que
le secteur énergétique canadien n'est plus un secteur des actifs
échoués. Donc ça peut ramener une valorisation, ramener un intérêt
pour le Canada et amener un support au dollar canadien en 2026.
Très intéressant. Puis du côté américain, là c'est le fun, on voit
le Canada, très excitant. Puis encore une fois, j'en reviens pas parce
qu'en janvier, quand c'était la journée un de l'administration
américaine, le niveau de mobilisation puis de motivation dans les
équipes était assez bas parce que tout le monde était inquiet. Là, ça
va mieux au Canada. Nos voisins du Sud, comment ils se sentent?
Bien tu t'attendrais à ce que ce soit ça au Canada, pas aux
États-Unis, mais là, la confiance des consommateurs est vraiment dans
les talons présentement aux États-Unis, parce que veut, veut pas, là,
les politiciens peuvent dire ce qu'ils veulent, mais la réalité, c'est
que l'inflation demeure au-dessus de 3% aux États-Unis. Il y a des
incertitudes puis de la frustration au niveau des consommateurs, le
marché de l'emploi carbure un peu moins bien parce que les entreprises
connaissent mal leur structure de coûts. Donc, de là la frustration au
niveau des consommateurs. Puis je pense que le Président va prendre
bonne note de ça parce que on sait que l'année 2026, c'est une année
d'élections de mi-mandat donc on peut pas aller en élection de
mi-mandat et prétendre gagner avec une confiance aussi basse.
Il reste juste 11 mois pour se revirer donc pas facile comme mission.
T'as raison. Donc on peut dire qu'il y aura des baisses de taux aux
États-Unis, ça s'en vient. Par contre, la frustration des
consommateurs, c'est que les taux hypothécaires parce que les taux de
30 ans aux États-Unis demeurent élevés. Puis c'est ça, c'est un phénomène.
Ils se font squeezer par l'inflation, ils se font squeezer par les
taux hypothécaires, donc ils sont pas heureux.
Contrairement à un propriétaire canadien, il y a pas de répit au
niveau de son budget hypothécaire. Ça n'a pas baissé aux États-Unis,
donc de là la frustration je pense.
On comprend. Et qu'est-ce qui en est pour les taux d'intérêt?
C'est pas juste aux États-Unis qu'il a des enjeux Nancy. Je te
dirais que s'il un phénomène mondial en 2025, c'est que, partout sur
la planète, les gouvernements ont décidé de dépenser pour relancer
leur économie. Puis ça c'est un phénomène d'entraînement. Puis c'est
pour ça que la bourse a bien fait cette année parce qu'il a dit « Bon
ben écoute où je vais mettre mes billes dans un contexte où le marché
obligataire demeure incertain? ». La réalité Nancy, c'est à quel
niveau on va? Puis y'a des niveaux aussi à moment donné qui pourraient
faire en sorte que la bourse fait moins bien au niveau de la
valorisation, ça c'est à surveiller. C'est un phénomène à surveiller
pour l'année 2026, l'impact d'un marché obligataire avec des taux en
hausse planétaire. Comment ça va impacter l'économie ou aussi les
marchés financiers?
Tout à fait tout à fait. Mais écoute Stéfane, je veux te remercier.
Je pense que 2025 a été une année exceptionnelle. Merci de toujours
être là puis de nous éclairer, c'est vraiment important et
intéressant. Puis à vous tous, merci de nous écouter, de nous faire
confiance. On vous souhaite une bonne période du temps des fêtes et on
se revoit avec de nouvelles prévisions en janvier. Merci.