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Dans cette publication trimestrielle, les experts du bureau du chef de placements de Banque Nationale Investissements examinent et démystifient plusieurs croyances populaires en matière d'investissement. Ce guide du marché et des tendances économiques est une référence pour les investisseurs actifs.

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Impact économique

Afin de vous éclairer et de stimuler votre réflexion face au contexte actuel, Stéfane Marion et Denis Girouard se penchent sur l’actualité économique et vous partagent leurs perspectives via nos vidéos informatives mensuelles.

11 juin 2025

2 Mai 2025

Bonjour tout le monde, bienvenue à impact économique. Aujourd'hui, nous sommes le 11 juin 2025 et je suis en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion. Bonjour Stéfane.

Bonjour Denis.

Approche un peu différente aujourd'hui, tellement de changements structurels, qu'il faut les aborder.

Plein de choses. À commencer peut-être pour démystifier ce qui se passe avec les États-Unis. Donc, on parle beaucoup d'incertitudes au niveau mondial, mais l'incertitude frappe aussi les entreprises américaines Denis, dans le sens où c'est vrai que le dernier rapport d'emploi fait état d'une création totale d'embauche aux États-Unis, mais remarque que les entreprises deviennent de plus en plus frileuses à embaucher à temps plein. Pourquoi? Ben, on connaît mal le plan d'affaires dans un contexte d'incertitude tarifaire.

Donc ça se traduit automatiquement par des emplois temporaires versus des emplois plus réguliers, à temps plein, parce que justement on sait pas trop ce qu'on va faire ces employés-là dans le proche avenir.

Donc avant de s'engager à moyen terme, les entreprises doivent avoir un peu plus de visibilité. Puis ce manque de visibilité là se traduit aussi sur la performance boursière aux États-Unis parce qu'on constate que bon, il y a un rattrapage qui s'effectue aux États-Unis, puis bien que la bourse aux États-Unis rattrape son terrain perdu, on n'a pas encore atteint le sommet du mois de février dernier. Donc, le marché boursier américain c'est pas celui qui performe le mieux actuellement. En fait, il y a beaucoup d'incertitude par rapport au plan d'affaires à venir là, puis au niveau des profits bien évidemment.

Puis on se reportera à croire que cette performance-là du marché boursier, elle est mondiale dans le fait que les investisseurs sont mondiaux. Mais, par contre, au même moment on voit que le dollar US perd quand même, continue à perdre de la valeur. Donc, c'est des investisseurs américains qui achètent la bourse américaine et non les étrangers présentement.

De façon illustrée, donc t'as des gens qui achètent la bourse américaine parce qu'il y a une remontée, mais je peux te confirmer que ce sont pas les étrangers parce que eux boudent encore les actifs américains, que ce soit des obligations ou des actions. La performance du dollar américain, elle est très mauvaise de trimestre-ci. Déjà une culbute de plus de 3.5 points de pourcentage. Donc, le dollar américain sous pression reflète ce que tu dis, c'est que les investisseurs étrangers, tant qu'ils auront pas mieux compris la politique économique américaine, ça donne une petite gêne. Donc, un marché américain qui est moins performant qu'ailleurs sur la planète.

Ou peut-être une des premières fois dans l'histoire, ou, en tout cas, ça arrive pas souvent, c'est que le Canada est totalement à l'opposé, alors que là aujourd'hui notre bourse connaît des nouveaux sommets alors qu'on vient de dire les Américains, c'est le contraire.

Puis malgré que mon taux de chômage est à 7%, donc au niveau cyclique, on est impacté négativement par les tarifs américains. On peut pas s'engager, mais ce qu'on sait, c'est que dans la foulée de l'élection au niveau du gouvernement fédéral, le gouvernement est soudainement devenu beaucoup plus pragmatique et le discours du trône déposé par le Premier ministre Carney au mois de mai fait état d'une volonté d'améliorer le sort économique du Canada. Donc, je peux te dire que les investisseurs, qu'ils soient canadiens ou étrangers, ont pris bonne note de l'engagement du fédéral qui, pour la première fois en plus d'une décennie, se concentre sur une meilleure performance de l'économie, de sorte que le marché, lui, le marché boursier canadien, lui, atteint un nouveau sommet malgré nos défis au niveau cyclique, avec ce taux de chômage qui est en hausse.

Cette performance-là est pas strictement dans un secteur parce qu'on voyait souvent c'était l'énergie qui était porteur dans le marché boursier canadien. Cette fois-ci, c'est pas ça.

Ben si on relance l'économie canadienne, on veut relancer le marché des capitaux. Donc faut pas s'étonner que dans ce contexte-là, les banques canadiennes, les financières au Canada atteignent les nouveaux sommets. Mais t'as absolument raison de souligner que si je suis prêt à relancer l'économie canadienne, redéployer du capital privé au Canada, de croître l'investissement, ben il y aura plusieurs secteurs qui vont bénéficier. Donc il y a les matériaux, les produits industriels, la consommation discrétionnaire, aussi les financières, donc en général donc c'est quand même pas un seul secteur. T'as absolument raison de mentionner si ça devient de plus en plus diffus, donc ça c'est une excellente nouvelle que ce soit pas restreint un secteur, donc c'est un engouement pour l'ensemble des actifs boursiers canadiens qu'on voit actuellement.

Ça, ça se transpose aussi sur le dollar canadien. On le voit, à l'instar de dollar US, dollar canadien fait des nouvelles percées.

T'as raison. Puis ça peut frustrer certains exportateurs parce que le dollar canadien connaît ses meilleurs moments en plus de 4 ans présentement. Donc, encore une fois, cette vision que, malgré les défis cycliques avec lesquels on doit composer avec les tarifs américains, ce qui est déployé au niveau structurel, avec l'engagement des gouvernements à devenir des politiques plus porteuses pour l'économie, ça se traduit par des gens qui disent Oh, savez-vous quoi, le Canada semble intéressant dans ce contexte-là.

Ben on le voit, Monsieur Carney est en poste depuis peu, mais il prend déjà des décisions et des décisions importantes qui amènent ce niveau de confiance là des investisseurs dans le marché canadien, parce que là il y a quelqu'un qui commande à Ottawa puis il sait exactement où il s'en va.

Tu sais Denis, c'est l'engagement par rapport à relancer l'économie, mais aussi des choses concrètes de dire, ben, le Canada ne sera plus exclu de l'OTAN avec les dépenses les plus moribondes en dépenses militaires, donc je m'engage à revenir dans le camp de l'OTAN, puis de remettre mes dépenses à niveau, donc j'augmente soudainement, je vais passer de 40 à 60 milliards mes dépenses militaires. C'est pas juste de dire que je m'en vais dans le militaire, c'est de dire que je peux relancer à la fois le militaire, puis dire ben, j'aurai un programme d'approvisionnement qui soit porteur pour les entreprises canadiennes. Donc ça m'amène à être beaucoup plus optimiste par rapport au secteur industriel canadien et aussi du secteur manufacturier Denis.

Il était temps parce que tu nous amène d'un parallèle qui fait mal. Quand on se compare à l'Irlande, ça fait peur.

Puis je sais que tu marchais en Irlande puis qui est même pas dans mon graphique, mais vous savez, lorsqu'on a des dépenses militaires les plus faibles des pays du G7, souvent ça va refléter un secteur industriel qui est moribond. Puis, ce qu'on voit au Canada, c'est qu'avec ce qui s'est passé dans les dernières années, on n'a pas déployé nos politiques économiques de façon optimale. Ben, j'ai eu une érosion du secteur manufacturier sans précédent, de sorte que, croyez-le ou non là, Denis, la taille du secteur manufacturier canadien est plus petite que celle de l'Irlande qui a une population de 5 000 000, alors que nous, on a une population de 41 000 000. Donc, Denis c'est un réveil brutal donc on doit relancer notre économie. Puis, je pense que c'était c'est bien accueilli par les investisseurs, donc finalement on fait quelque chose.

Tu veux aussi souligner l'ampleur des difficultés de construire les entreprises, tout ça à travers toute la réglementation, mais la prochaine slide elle fait peur.

Ben, ce que je veux démontrer c'est pourquoi l'Irlande a explosé, ils ont pas les avantages comparés du Canada au niveau de l'approvisionnement en ressources naturelles, en énergie, le bassin de population n'est même pas là, donc pourquoi, comment eux l'ont fait? Ben, ils ont eu des réglementations moins punitives pour le secteur privé alors que nous on en a rajouté beaucoup, Denis. On a ajouté pour la coquette somme de 320 000 mesures par le gouvernement fédéral seulement depuis 2005.

Là tu exclus provincial et municipal.

Il y a pas de province, il y a pas de municipal là-dedans. Au gouvernement fédéral, à lui seul, est responsable de 320 000 réglementations pour le secteur privé canadien. Au secteur manufacturier, Denis, il y a une raison pour laquelle l'érosion, on a rajouté 32 000 réglementations du secteur manufacturier au cours des 20 dernières années, puis on se retrouve à 110 000 mesures présentement. Donc, faut donner à notre secteur privé la capacité de s'exprimer. Puis la meilleure façon de le faire, ça serait pour le gouvernement fédéral de montrer l'exemple et d'abaisser, d'éliminer une bonne partie de la réglementation là, comme on le fait ailleurs dans le monde. Donc, ça serait la meilleure nouvelle pour attirer le capital en solde canadien.

Ben merci Stéfane, merci pour toutes ces mises au point qui sont structurellement importantes parce qu'on vit des changements importants présentement, puis ça, ça ouvre la lumière sur, probablement, le positivisme qu'il peut avoir sur le Canada l'année prochaine.

Mais je pense Denis que les investisseurs se trompent pas. Je pense que c'est peut-être les moments les plus optimistes pour l'économie canadienne en plus d'une décennie. Reste à savoir maintenant la prochaine étape, c'est la rencontre du G7 entre Monsieur Carney et Monsieur Trump dans les prochains jours qui sera très très importante parce que si on peut concrétiser une meilleure relation avec les États-Unis, puis que le gouvernement fédéral s'engage à rendre plus facile le déploiement du capital privé au Canada, Denis, les valorisations, les écarts de valorisation dont on en a souvent parlé entre les États-Unis et le Canada vont s'estomper donc.

Stéfane, ça fait longtemps qu'on n'a pas été optimiste de même.

C'est la cravate de l'optimisme.

C'est ça. Merci beaucoup. Merci à vous tous de vous joindre à nous pour ces magnifiques capsules. On se revoit d'ici quelques semaines, à bientôt, merci.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui nous sommes le 2 mai 2025, je suis comme à l'habitude en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion. Bonjour Stéfane.

Bonjour Denis.

On fait un retour sur les rendements.

Que de bouleversement depuis un mois. Je dirais Denis, que toutes les classes d'actifs sont redevenues positives, année à date donc en date du premier mai, sauf pour une.

On imagine.

Les États-Unis, donc encore un manque à gagner année à date, une certaine incertitude au niveau de ce qui se passe avec les politiques économiques de la Maison Blanche.

Oui, puis parlant de politiques économiques, ben les tarifs ça bouge. Là depuis notre dernière rencontre, ils ont commencé à diminuer, mais qu'en est-il?

Ben c'est ça, donc y a une remontée un peu partout parce que bon, la Maison Blanche est en train de revoir à la baisse ses tarifs. C'est vrai Denis, qu'on est passé de 32% à 26%.

En moyenne.

En moyenne, puis maintenant on est à 23%, donc il semble y avoir une certaine volonté de Washington d'exempter certains produits, mais à 23% Denis, il en demeure pas moins qui a un impact au niveau de l'économie, donc on verra ce que comment ça se transmet au niveau des bénéfices au cours des entreprises, au cours des prochains trimestres, évidemment avec bénéfices des entreprises, on parle de l'emploi et donc la robustesse l'économie en général.

Puis, depuis notre dernière rencontre, on parle encore beaucoup plus de stagflation, donc les prix, la productivité, il semble y avoir une vraiment une, pas une dichotomie, mais les 2 suivent là une ligne qui est inversée, mais pas bonne.

Non, puis en fait ce qu'on sait Denis, c'est que le PIB était négatif au premier trimestre, légèrement négatif, mais au niveau des entreprises manufacturières aux États-Unis, je peux confirmer que la production était négative. Par contre, le prix monte parce que les tarifs montent, donc l'impact sur le plan d'affaires des entreprises américaines est bien palpable. Plusieurs entreprises refusent maintenant de donner des prévisions par rapport à la croissance du bénéfice parce que ils ne savent plus sur quel pied danser par rapport à la tarification à laquelle ils devront faire face au cours des prochains trimestres. Mais oui, Denis, l'enjeu que l'on voit présentement, c'est que le prix payé par les entreprises est plus élevé alors que la production est en baisse. Donc, il semble y avoir une contraction sur les marges bénéficiaires. Et contrairement à la période pandémique, je ne reçois pas de chèque du gouvernement pour stimuler la consommation donc la capacité de passer les hausses de prix, elle est beaucoup moins probante, donc, ce qui pourrait dire des plans d'affaires moins agressifs au cours des prochains trimestres et peut-être un marché de l'emploi plus mou.

Parlons de l'emploi, aujourd'hui c'est le chef de l'emploi aux États-Unis, une surprise parce que la création d'emplois était un petit peu plus grande que attendue, et puis le taux de chômage relativement stable par rapport au mois précédent.

C'est vrai Denis, il ne faut pas être complaisant par rapport à ça parce qu'en général lorsqu'une compagnie fait face à des incertitudes au niveau de son plan d'affaires, elle va attendre une confirmation que les commandes ne sont pas au rendez-vous avant d'impacter l'emploi. Donc tu as absolument raison de souligner que le taux de chômage aux États-Unis est à peu près stable à 4.2% depuis la 2e moitié de 2024, donc c'est en forte hausse par rapport à 3.6%, Mais sur une base historique, ça semble pointer vers une certaine résilience, mais encore une fois pour pas être complaisant parce que je pense qu'en 2e moitié de l'année, la baisse de production pourrait se refléter sur le marché de l'emploi. Et c'est ça qui est à même de faire reculer le président de façon plus agressive au niveau des tarifs.

Ce matin le président était content, là.

Oui oui oui, mais faut pas être complaisant non plus parce que toujours ce délai-là. Mais la raison c'est tant et si longtemps qu'il y a cette résilience-là, il va dominer la ligne dure au niveau des tarifs risque de demeurer ce qui fragilise peut-être les bénéfices et donc faut pas non plus ambitionner trop avec la remontée de la bourse présentement à 26%, les tarifs demeurent, ou à 23%, ils demeurent prohibitifs.

Ouais, puis si on s'en vient au Canada, ben même chose un petit peu, production industrielle à la baisse, le PIB à la baisse, c'est pas beau, les chiffres sont pas bons.

Ben, on est frappé nous aussi, sauf que contrairement aux États-Unis, on semble avoir une croissance positive au premier trimestre. Cela étant dit Denis, avant on a une croissance de la population qui demeure quand même très élevée par rapport à la moyenne du OCDE.

Ouais le graphique dément un peu la situation, on voit une baisse mais ça reste une baisse à partir du niveau très haut.

Donc, on a une croissance comme tu dis population 2.8%, on est à la baisse de 3.6%. Remarque, par contre, le PIB à 1.6%. Ce qui est anormal pour l'économie Denis, c'est d'avoir la ligne bleue qui croit moins rapidement que la ligne rouge. Ça veut dire que sur une base par habitant, j'ai une décroissance de l'économie et ça, ça doit absolument être corrigé par nos politiciens. Fort heureusement, on a eu une élection.


Dans les 2 cas, que ce soient les conservateurs ou les libéraux, puis c'est les libéraux qui ont gagné, on parlait quand même d'améliorer l'économie. Ça, c'est un chantier important pour le Premier ministre Carney. Je dois corriger cette situation-là.

Cette situation-là va se corriger par des investissements qui doivent être faits par tout le secteur manufacturier dans le fond.

Mais comment en arriver à stimuler l'investissement des entreprises qui stagnent depuis une décennie, ce qui est sans précédent dans l'histoire canadienne. Tu l'as dit Denis, et je dois améliorer la visibilité pour nos entreprises. Donc, il faut absolument que Monsieur Carney soit en position de renégocier l'accord de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique, sinon qui va s'établir ici, ne sachant pas-

Surtout de la compétition au Sud va être encore plus grande parce que les corporations à travers la planète vont vouloir aller aux États-Unis pour avoir accès au marché américain compte tenu de la politique américaine.

C'est absolument vrai, donc je dois enlever cette incertitude-là, donc relier-

Donc il faut améliorer la fiscalité ici.

Corriger.

Au plus compétitif.

Oui, corriger les accords de libre-échange, donner une visibilité à ce niveau-là, mais en même temps s'acheter un peu de temps en même temps en corrigeant les incongruités de l'économie canadienne. La fiscalité qui est beaucoup trop onéreuse pour les entreprises canadiennes dans un contexte de la devise s'apprécie, on en a parlé la dernière fois. L'autre chose, Denis, les barrières interprovinciales, il faut les faire tomber, là.

On en parle beaucoup, mais y a pas grand chose qu'on entend là comme réalisation.

Ben c'est ça, c'est le chantier de Monsieur, Monsieur Carney n'aura pas le temps de reprendre son souffle là faut vraiment s'attaquer à cette incertitude.

Il faut qu'il rencontre Monsieur Trump mardi prochain, la première chose.

Ça commence par ça, puis aussi il faut parler de toute la réglementation au Canada. On en a peu parlé pendant l'élection canadienne, mais là l'élection est derrière nous pour Monsieur Carney, c'est de faire en sorte -

Faut passer à l'action.

Ah oui, ah oui, il faut passer à l'action, puis c'est le graphique le plus important, si on est canadien, c'est ça. Nos entreprises doivent investir au Canada, il faut stimuler cette ligne rouge. Remarquez qu'aux États-Unis l'investissement des entreprises a doublé, Denis, depuis une dizaine d'années, c'est pas le cas au Canada. C'est ce qui fait en sorte de nous remettre sur la voie d'une économie en bien meilleure santé. Puis, qui sait, de résorber l'écart de valorisation entre le marché boursier canadien et américain, ça passe par là, Denis.

Et bien, beaucoup de choses à venir. Merci Stéfane, merci à tous de nous écouter. On se revoit début juin, au revoir.

Perspective immobilière

Bonjour à tous et merci de vous joindre à nous pour votre capsule sur les perspectives immobilières du jeudi, 28 novembre 2024. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Matthieu Arseneau, salut Matthieu. 

Salut Simon.

Et d'Andrée Desrosiers.

Bonjour Simon. 

Bienvenue Andrée. Notre sujet du jour, hypothèque à taux fixe ou hypothèque à taux variable? Lequel est le plus avantageux? Mais avant d'en parler avec Andrée, discutons tout d'abord avec Matthieu des récentes données macroéconomiques qui, évidemment, influencent le marché immobilier. Matthieu, de nombreux événements sont survenus depuis notre dernière discussion, qui ont un impact évidemment sur les perspectives économiques. D'abord quelles sont les implications du balayage républicain aux élections présidentielles américaines pour la croissance économique, mais aussi pour les taux d'intérêt? 

Oui Simon, vraiment, toute une actualité économique au cours des dernières semaines. L'élection, le balayage républicain a des implications pour le Canada pour les 4 prochaines années. A amené à un niveau d'incertitude plus élevé. On a qu'à penser au risque de tarifs, l'actualité nous l'a montré récemment. Évidemment, des risques aussi de mouvements migratoires vers le Nord avec les risques ou les menaces de déportation d'immigrants aux États-Unis. Mais l'élément que je voulais parler davantage aujourd'hui, c'est beaucoup plus l'impact sur les taux d'intérêt. Puis ça, il faut que les gens soient conscients. Ce qui se passe au sud de la frontière a des impacts sur les coûts de financement au Canada. Je vous montre un graphique pour moi qui est très parlant. On le sait, on en a déjà parlé, la situation budgétaire Américaine avec des déficits élevés, mais pourrait être encore plus élevé si l'on se fie aux promesses de Trump pendant la campagne. L'université de Pennsylvanie a fait des calculs et nous montre des déficits en pourcentage du PIB plus près de 8% alors que c'était 6% qui était anticipé. Donc s’il va de l'avant avec ces promesses là, ça pourrait signifier un gouvernement qui stimule encore plus l'économie dans un contexte où la Réserve fédérale tentait de calmer l'économie. Donc vraiment, on pèse sur l'accélérateur du côté des dépenses ou en baissant les taxes aux États-Unis et de l'autre côté la Réserve fédérale, qui tente de calmer l'inflation. Donc ce qu'on observe de quelque chose d'assez atypique à ce moment ci. C'est la Réserve fédérale est en mesure de commencer à baisser les taux d'intérêt, 75 points de base jusqu'à présent. Mais les taux 10 ans ont monté depuis le mois de septembre. Et ce qu'on voit, c'est un contexte où les taux d'intérêt sont beaucoup plus élevés que lorsque Trump a pris le pouvoir en 2016. Donc à l'époque il avait un stimulus, il avait stimulé l'économie, mais là à ce moment-ci, on va avoir une Réserve fédérale qui pourrait mettre un certain frein à ces dépenses là pour contenir l'inflation qu'on voit à ce moment ci. Donc on est vraiment dans un contexte très différent. Mais ce qui est important c'est que oui, l'économie américaine a peut-être besoin de ces taux plus élevés là étant donné le contexte économique, mais étant donné les corrélations de taux d'intérêt à travers le monde, il y a beaucoup de pays qui ne peuvent pas ou ça serait inapproprié de composer avec ce relèvement des taux d'intérêt là. Donc, on a la plus grosse économie mondiale qui monte les taux d'intérêt, mais ça va se refléter sur les taux d'intérêt mondiaux et peut être un frein pour d'autres économies: la zone euro, la Chine qui connaît des difficultés à ce moment-là, puis le Canada aussi, qui montre beaucoup plus de faiblesses. 

Donc des impacts importants. Ce que je comprends Matthieu, c'est que la capacité d'abaisser le taux directeur aux États-Unis semblent désormais un petit peu plus limité. Qu'en est-il pour le Canada?

En effet, c'est exactement. Les révisions de baisse de taux pour l'année prochaine ont été révisées à la baisse là, aux États-Unis. Par contre, le contexte économique, comme je l'ai mentionné, tout à fait différent quand on regarde, par exemple, le marché du travail. Il y a une certaine stabilisation du taux de chômage après une augmentation depuis 2022. Mais quand on regarde la cohorte principale des travailleurs, les 25 à 54 ans, on voit que le taux de chômage continue de monter. Et voyez le contraste, la divergence avec les États-Unis. Donc on se retrouve à ce moment ci à des niveaux similaires à ce qu'on avait en en 2017 en termes de taux de chômage, quand même substantiellement plus élevé que ce qu'on avait avant la pandémie. Donc vraiment, on a une économie refroidie par les taux d'intérêt, puis ça se reflète sur les pressions inflationnistes intérieurs. Quand on regarde des économistes qui se passent pour avoir le pouls de l'inflation domestique, on regarde beaucoup ce qui se passe dans les services, beaucoup plus corrélés avec les salaires. Aux États-Unis, ça roule à du 4. 4% dans les services de base, excluant le logement, c'est seulement 1.3% au Canada. Donc ça se reflète même sur l'inflation que l'économie, elle a été clairement beaucoup plus refroidie de ce côté-ci de la frontière par les taux d'intérêt élevés. Et dans un tel contexte, oui, on pense qu'il faudra que la Banque du Canada continue de baisser les taux. Et même pour compenser le relèvement des taux dans la portion longue des taux des taux 5 ans, les taux 10 ans montent ces dernières semaines. Mais moi, pour moi, c'est un argument de plus que la Banque du Canada doit peut-être poursuivre dans cette direction-là à une vitesse importante. Donc pour nous, même si indirectement l'économie américaine peut bien faire, ça va avoir un impact sur les exportations en supposant qu’il n’y a pas de tarif, de l'autre côté c'est clairement le relèvement des coûts de financement. Nous, à notre avis, la Banque du Canada doit continuer de ramener les à des taux neutres plus proches de 2%. Évidemment, si on a le gouvernement fédéral qui commence à faire des transferts aux ménages comme qui a été annoncé récemment, mais peut être ça va limiter la marge de manœuvre à la Banque du Canada d'abaisser les taux aussi bas qu'on le pensait à 2%, peut-être plus du 2.25% 2.50% à la fin de l'année prochaine. Mais clairement, on a une économie qui a vraiment besoin de taux d'intérêt plus bas. 

Donc situation pas si simple. Le gouvernement a annoncé récemment un frein supplémentaire sur la croissance de la population canadienne pour les 3 prochaines années. C'est quoi les implications de cette nouvelle annonce là sur le marché immobilier?

Et on en a parlé ces dernières— dans les dernières capsules. Clairement, on est dans une situation de pénurie de logements au Canada qui perdure là, étant donné la croissance démographique qui est demeurée très vigoureuse là même au cours du dernier trimestre. Donc le gouvernement semble— a un peu reconnue que ça va être bien difficile d'augmenter l'offre pour rétablir rapidement la situation. Donc dans un tel contexte— puis on avait parlé aussi le taux de chômage des immigrants qui montait de façon importante, ce n’était peut-être pas le meilleur contexte pour accueillir des nouveaux arrivants. Donc une crise du logement avec un marché du travail moins porteur. Donc oui, gros coup de frein qui a été annoncé, réduire la présence de résidents non permanents à un rythme plus rapide qu'on anticipait préalablement. Une diminution de résidents permanents également qui a été annoncée, ferait en sorte qu'on aurait une croissance moyenne pour les 3 prochaines années de seulement 0.3% alors qu'on roulait à du 3% ces 2 dernières années. Ce qui ferait en sorte de ramener la moyenne mobile 5 ans à peu près au rythme qu'on avait avant la pandémie qui était un rythme soutenable, puis qui respectait un peu la capacité d'accueil au pays. Qu'est-ce que ça veut dire pour les le l'immobilier? Faut pas dire que si c'est une grosse modération que le marché de l'immobilier va ralentir de façon importante à nos yeux. On l'a vu pour nous, il y a vraiment une accumulation de demandes sur les lignes de côté. Les taux d'intérêt élevés limitaient certains acheteurs. Juste avec une petite amélioration de l'abordabilité ces derniers trimestres, on a vu un regain quand même des ventes de maisons ces derniers mois. Ça c'est intéressant, mais ça vous dit qu'avec ces acheteurs sur les lignes de côté, on n'est pas trop inquiets qu'il y aura une très grande faiblesse dans le marché de l'immobilier. C'est beaucoup plus un retour à la normale ramener des conditions d'abordabilité que ce soit dans le locatif, que ce soit dans les pour les premiers acheteurs de maison. Je pense que c'est ça qui va se produire au cours des prochains mois avec des taux d'intérêt un petit peu plus favorables. 

Donc bonne nouvelle. Encore une fois merci beaucoup Matthieu pour tes commentaires toujours aussi pertinents. Andrée, dans le contexte de baisse de taux d'intérêt anticipé d'ici la fin d'année et aussi évidemment pour 2025, est-ce qu'on devrait opter pour un taux fixe ou un taux variable pour notre hypothèque? 

Très bonne question Simon, et effectivement question qui est très d'actualité. Donc, le choix entre un taux fixe et un taux variable pour une hypothèque dépend de plusieurs facteurs, surtout dans un contexte de taux baissiers. Notre tolérance au risque, notre situation financière et notre vision des tendances économiques à court et moyen terme sont autant d'éléments à tenir en compte dans notre choix. On doit d'abord aussi comprendre le contexte du taux baissier. Lorsque le taux directeur de la Banque du Canada baisse, les banques ajustent leur taux hypothécaires en conséquence. Les taux variables suivent généralement ces baisses de taux et peuvent devenir particulièrement avantageux à court terme. Les taux fixes, quant à eux, bien qu'ils soient souvent plus élevés que les taux variables au moment de la souscription, offrent une protection contre une éventuelle hausse future, mais il faut se rappeler cependant que ceux-ci suivent le taux d'intérêt des obligations à long terme 10 ans dont parlait justement Matthieu tout à l'heure et non le taux directeur de la Banque du Canada. Par conséquent, une baisse d'un quart de point du taux directeur ne signifie pas nécessairement que les taux fixes vont baisser d'autant. Il faut donc bien comprendre ce contexte-là avant de prendre notre décision.

Excellent point, effectivement Andrée, il y a plusieurs personnes qui pensaient que quand on baisse le taux directeur tous les taux fluctuent dans la même direction. Cependant comme tu viens de nous l'expliquer très clairement, ce n’est pas le cas car les taux sont influencés par des facteurs qui sont distincts.

Cela étant dit, quels sont les avantages de l'un et de l'autre? Si on regarde du côté du taux variable, bon ben vous devriez considérer un taux variable si vous pensez que les taux vont continuer à baisser ou le resteront bas pendant une période prolongée. Même chose si vous avez une certaine tolérance au risque et vous avez la capacité financière d'absorber les fluctuations potentielles à la hausse. Aussi si vous souhaitez profiter de pénalités plus basses advenant le cas que vous deviez rembourser votre hypothèque parce que les pénalités sur des taux variables sont moins élevés que sur les taux fixes, certaines institutions aussi offrent la possibilité de passer à un taux fixe si les taux augmentent. Du côté des taux fixes, vous pourriez considérer un taux fixe si vous préférez la stabilité et que vous souhaitez éviter certaines incertitudes, si vous pensez que les taux naturellement pourraient remonter à moyen terme et si vous avez une capacité budgétaire limitée pour venir absorber d'éventuelles hausses soudaines de vos versements. 

Donc encore une fois, Andrée là, le choix ne va pas automatiquement vers l'un ou vers l'autre. Et ce, même si nous sommes dans un contexte de taux baissier. Comme tu viens de le dire, on doit s'assurer de prendre en compte d'autres éléments dans notre décision. 

Tout à fait. Simon, il ne faut pas oublier aussi que certaines institutions financières offrent à leurs clients la possibilité d'avoir des hypothèques à taux mixtes ou à plusieurs tranches, soit une partie en taux fixe et une partie à en taux variable. Fait que ça, ça permet aussi de combiner les avantages de l'un et de l'autre, en réduisant les risques et en profitant partiellement des baisses de taux. En résumé, dans un contexte de taux baissier, un taux variable peut sembler plus avantageux à court terme, mais ça reste un pari sur la direction future des taux. Si vous êtes confortable avec un peu d'incertitude, le taux variable peut maximiser vos économies. Par contre, si vous privilégiez la tranquillité d'esprit, le taux fixe est une meilleure option. Encore ici, tout dépend de votre profil financier et de vos objectifs à court et long terme. Pour vous aider dans votre choix, comme d'habitude, n’hésitez jamais à consulter un spécialiste hypothécaire qui pourra évaluer votre situation personnelle et bien vous conseiller dans votre choix.

Merci beaucoup Andrée et j'espère tout le monde que les informations que tu nous as partagées vont être utiles. Quant à nous, on se reparle dans quelques semaines pour une prochaine capsule sur les perspectives immobilières. Merci beaucoup.

Nos spécialistes de la Banque Nationale, décodent les dernières tendances du marché immobilier en abordant notamment les taux d'intérêt, le marché de la revente et les prévisions pour les prochains mois.

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